L'activité progresse toujours plus vite en Allemagne qu'en France

Par Fabien Piliu  |   |  384  mots
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Selon l'enquête du bureau d'études Markit, l'indice composite PMI a progressé des deux côtés du Rhin. Mais il se situe à un niveau plus élevé en Allemagne où le climat des affaires mesuré par l'indice IFO est à un plus haut de puis 1969. Bonne nouvelle, le marché de l'emploi retrouve des couleurs en Europe. Problème, l'inflation menace.

C'est une confirmation. La France et l'Allemagne sortent de la crise, mais pas au même rythme l'enquête Markit dévoilée ce lundi matin.

En France, l'indice PMI composite du bureau d'études qui observe l'activité dans les secteurs privées manufacturier et tertiaire a progressé en février à 59,5 contre 56,9 en janvier. Il atteint son plus haut niveau depuis août dernier. Pour le dix-neuvième mois de rang, il se situe au-dessus du seuil des 50 qui sépare croissance et récession.

En Allemagne, l'indice PMI flash composite a également progresser mais pour s'élever à 61,5 en février contre 61,3 en janvier.

Bonne nouvelle, cette reprise observée chez les deux poids lourds de la zone euro est également palpable chez les autres pays membres de l'union monétaire. En effet, l'indice composite de l'activité dans l'Eurozone atteint un sommet depuis juillet 2006, à 58.4. Autre signe que l'économie allemande est proche de tourner à plein régime, l'indice IFO qui mesure le climat des affaires  a enregistré sa neuvième hausse consécutive en février (à 111,2, après 110,3 en janvier). "Il atteint son niveau le plus élevé depuis 1969", indique Catherine Stephan chez BNP Paribas.

Si l'Allemagne continue de mener la croissance, les dernières données de l'enquête mettent également en évidence des signes tangibles d'amélioration dans les économies de la périphérie, la hausse des exportations soutenant une forte croissance de la production manufacturière dans ces pays. En conséquence, les divergences de croissance entre les différents pays couverts par l'enquête commencent à s'atténuer, observe Chris Williamson, le chef économiste chez Markit.

Résultat, le marché de l'emploi européen retrouve des couleurs. L'emploi progresse pour le 10ème mois consécutif, "les entreprises renforçant leur capacité opérationnelle afin de faire face à l'augmentation du travail en attente (qui enregistre sa plus forte expansion depuis juillet 2006). Le taux de création d'emplois se redresse par rapport à janvier, mais reste légèrement inférieur au pic de novembre 2010 et bien en deçà des niveaux enregistrés antérieurement à la crise", note l'enquête.

Revers de la médaille, les tensions inflationnistes se font de plus en plus menaçantes, les prix des achats et les prix facturés enregistrant leur plus fort taux d'expansion depuis la mi-2008.