La Corée du Sud ratifie l'accord de libre-échange avec l'UE

Par Frédéric Ojardias, à Séoul  |   |  399  mots
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Les milieux d'affaires du pays du Matin calme se réjouissent d'un accord qui leur facilitera l'accès au marché européen.

L'accord de libre-échange (ALE) entre l'Union européenne et la Corée du Sud entrera bien en vigueur le 1er juillet comme prévu : sa ratification par le Parlement sud-coréen, dans la nuit de mercredi à jeudi, a levé le dernier obstacle à sa mise en place. L'accord a du affronter la forte hostilité des partis d'opposition, inquiets des conséquences néfastes pour les 4 millions d'agriculteurs sud-coréens de la disparition des barrières douanières telles que taxes et quotas.

L'ALE prévoit en effet la suppression complète de 98,7 % de toutes les taxes douanières entre l'Union européenne et le Pays du Matin calme d'ici 5 ans. Seuls quelques produits agricoles (dont le riz) ne sont pas concernés. "L'accord devrait permettre de doubler le montant des échanges commerciaux bilatéraux entre l'UE et la Corée d'ici 20 ans, par rapport à un scénario sans ALE", estime-t-on du côté de la délégation de la Commission européenne à Séoul. Ces échanges se sont élevés à 66,5 milliards d'euros en 2010.

Un accord qui pourrait doper les exportations coréennes de 7,4 milliards d'euros et créer 253 000 emplois

Côté sud-coréen, on se félicite aussi de cette ratification très attendue. La solide croissance (6,1% en 2010) de la quatrième économie d'Asie repose en effet en grande partie sur ses exportations. Ses géants industriels tels que Samsung et Hyundai vont ainsi bénéficier de la disparition graduelle des taxes de 14% imposées par l'Europe sur les produits électroniques, ou de 10% sur les automobiles. Le KIEP, l'institut coréen de politique économique, estime que l'accord devrait permettre de doper les exportations coréennes de 7,4 milliards d'euros et de créer 253 000 emplois.

Les principales exportations de la Corée du Sud en Europe concernent l'automobile, les bateaux, les biens électroniques et les semi-conducteurs. L'UE de son côté exporte en Corée machines industrielles, produits chimiques, voitures et produits agricoles.

Les produits européens pourront en outre bénéficier de l'effet psychologique créé sur les consommateurs sud-coréens par la très forte médiatisation dont a bénéficié l'accord. L'exemple chilien est à ce titre spectaculaire : en 2004, quand l'ALE entre la Corée et le Chili est entré en vigueur, la baisse de seulement 2,5% des taxes douanières sur les alcools a eu pour conséquence une augmentation de 151% des importations de vins chiliens.