Le prix du pétrole va continuer à augmenter

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  466  mots
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L'Opep n'est pas parvenue mercredi à sceller un accord en vue d'augmenter la production de pétrole, en dépit des efforts déployés par l'Arabie saoudite pour convaincre les pays membres réticents.

Les membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole favorables à une hausse de la production devront attendre. "Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de trouver un consensus pour réduire ou relever la production" a expliqué Abdallah el Badri, le secrétaire général de l'Opep ajoutant que l'organisation se réunirait de nouveau dans trois mois.

Selon le ministre du Pétrole saoudien, l'Algérie, la Libye, l'Equateur, le Venezuela, l'Angola, l'Irak et l'Iran se sont opposés à une augmentation de la production, soit plus de la moitié des 12 membres de l'organisation. Il a précisé que les pays du Golfe - Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït et Qatar - avaient proposé une augmentation de la production de 1,5 million de barils par jour (bpj) à partir de la production actuelle de l'Opep de 28,8 millions de bpj, Irak inclus, donnant ainsi une production totale de 30,3 millions de bpj.

"Nous avons été incapable de trouver un accord (...) C'est l'une des pires réunions que nous ayons eues", a commenté Ali al Naimi, ajoutant cependant que la crédibilité de l'organisation restait intacte. "Depuis 16 ans que je suis ministre du Pétrole, je n'ai jamais vu une position à ce point obstinée", a-t-il ajouté.

Il a ajouté que l'Arabie saoudite s'était engagée à approvisionner les marchés autant que de besoin. "Le marché ne subira pas de pénurie parce que nous n'avons pas conclu d'accord", a expliqué Naimi aux journalistes. De fait, pour l'un des délégués de l'Opep, la réunion de mercredi implique la mort de facto des quotas.

Ali al Naimi a en outre jugé que ce n'était pas une bonne idée d'attendre trois mois avant la prochaine réunion, car selon lui, le besoin de pétrole supplémentaire est immédiat. L'échec de ces négociations risque en effet de fortement décevoir les pays consommateurs d'or noir qui comptaient sur une décision pour juguler la hausse des cours.

De fait l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui représente 28 pays industrialisés, a immédiatement réagi en faisant part de sa déception. "Evidemment, ce qui compte vraiment c'est l'offre réelle, qui devrait évoluer avec une demande saisonnière en hausse, et nous exhortons les grands producteurs à réagir en conséquence", dit-elle dans un communiqué.

Le baril de Brent a réagi à la hausse, dépassant les 118 dollars, et le brut américain est passé au-dessus de la barre des 100 dollars le baril. Selon les chiffres du secrétariat de l'Opep, la demande de pétrole au second semestre devrait dépasser de plus de 1,7 million de bpj la production actuelle du cartel, ce qui suggère que faute d'ajustement de l'offre, les cours devraient continuer à augmenter.