Le G20 agricole s'attaque à la régulation des prix

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  338  mots
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Un plan d'action pour lutter contre la forte volatilité des cours des produits agricoles a été adopté par les ministres de l'Agriculture des pays du G20 réunis ce jeudi à Paris.

Les pays du G20 ont adopté ce jeudi à Paris un plan d'action pour lutter contre la forte volatilité des cours des produits agricoles, a annoncé le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire. Tous veulent éviter que se reproduise la flambée des prix du blé survenue l'année dernière après l'interruption unilatérale par la Russie de ses exportations de blé en raison de la sécheresse.

Des "mesures concrètes, précises et ambitieuses" sur des sujets comme l'augmentation de la production agricole mondiale ont été prises." De même que sur la transparence des marchés physiques ou la gestion des crises alimentaires par le biais d'un système Amis, hébergé au sein de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture).

Tous se sont exprimés en faveur d'un renforcement de la régulation des marchés à terme et dérivés de produits agricoles, dossier à l'étude par les ministres des Finances du G20. Plus spécifiquement, ils recommandent le recours à des outils comme la fixation de limites de positions que peuvent prendre les investisseurs, dans le but de lutter contre "les manipulations et abus de marchés" qui impactent les cours.

Un des résultats les plus concrets de la réunion de Paris est la création d'une banque de données internationales recensant la production, la consommation et les stocks de produits agricoles, que les pays du G20 se sont engagées à alimenter.

Pour la première fois, ils ont accepté aussi de renoncer à toute restriction aux exportations alimentaires destinées à des programmes humanitaires.

Si la France se targue d'un accord "historique", l'organisation non gouvernementale ONE, fondée par le chanteur Bono, tempère en parlant d'"un accord à minima". "Allons-nous régler la sécurité alimentaire à cette réunion ? Certainement pas, mais c'est une vraie plate-forme pour agir", a déclaré le ministre saoudien Fahad Balghunaim à propos du plan adopté par des pays représentant 85% de la production alimentaire de la planète.