Commerce extérieur : la suprématie allemande ne devrait pas durer

Par Fabien Piliu  |   |  312  mots
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C'est l'une des conclusions du rapport du sénateur Bernard Angels dévoilé ce mercredi.

Après le Conseil d?analyse économique (CAE) et le COE-Rexecode, c?est au tout du Sénat de comparer les performances économiques respectives de la France et de l?Allemagne. Réalisé par le sénateur Bernard Angels (PS, Val d?Oise), le rapport présenté ce mercredi aboutit à une conclusion assez originale : la suprématie allemande dans le domaine commercial ne serait pas amenée à durer.

"L'accroissement des excédents de l'Allemagne repose sur la combinaison de gains de parts du marché pour les exportations et d'une faible demande intérieure. Ses effets varient selon les Etats. Il est particulièrement élevé pour les pays qui ne participent pas au "mécano industriel" allemand et sont en concurrence directe avec les exportateurs du pays", explique le sénateur. "Il est peu contestable que la constitution d'excédents croissants par l'Allemagne exerce des effets dépressifs sur la croissance globale de ses partenaires".

De plus, parce que le creusement d'un déficit commercial extérieur s'accompagne de la montée de l'endettement des pays dans lesquels il se produit, "la charge de la dette peut à terme créer un problème de soutenabilité de l'endettement extérieur", poursuit-il. Reste à savoir quand ces questions se poseront. Le rapport ne donne pas de précisions.

Peut-on en déduire que la France pourrait à terme rivaliser à nouveau avec son voisin sur les marchés étrangers ? "Son adaptation à la globalisation qui, comme pour l'Allemagne, est passée par l'exploitation des logiques de la division internationale du travail doit aller au bout de cette logique en développant l'activité sur le territoire national. Compte tenu des limites d'une telle stratégie pour les entreprises de services, il importe de regagner une vigueur industrielle qui s'est affaissée, ce qui suppose de respecter les conditions d'une ré-industrialisation réussie de la France", explique le sénateur.