Affaire DSK : proposition financière indécente ?

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  657  mots
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L'avocat de la plaignante Nafissatou Diallo aurait proposé un arrangement financier pour retirer sa plainte. Kenneth Thompson dément ces "allégations"

L'avocat de la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de viol a offert de retirer sa plainte au pénal en échange d'un arrangement financier, annoncent vendredi plusieurs médias américains.

Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo, a vigoureusement démenti ce qu'il qualifie d'"allégations".

Le défenseur de la femme de chambre guinéenne aurait pris contact avec la défense de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) après que la crédibilité de la femme de chambre a été mise à mal par ses "mensonges", notamment lors de sa demande d'asile politique aux Etats-Unis.

Dans la semaine qui a suivi l'apparition de ces doutes, le 9 juin dernier, il lui aurait proposé d'abandonner sa plainte au pénal en échange d'un arrangement financier, écrit le Wall Street Journal. Les négociations n'auraient pas abouti.

Si elle était avérée, cette information risquerait de peser lourd lors de la prochaine audience qui doit avoir lieu le 23 août prochain et où devrait se jouer le sort judiciaire de Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis.

Kenneth Thompson, qui a déposé la semaine dernière une plainte au civil parallèlement à l'action pénale entamée en mai dernier, a démenti ces informations, indiquant qu'il attendait l'audience de la semaine prochaine avec impatience.

"Ces allégations portées contre moi sont complètement fausses", a-t-il déclaré à Reuters dans un courriel. "C'est une nouvelle attaque sans fondement contre Mme Diallo et ses avocats qui a pour but de distraire l'attention du fait que Dominique Strauss-Kahn a violemment attaqué et a sexuellement agressé une femme innocente dans cette chambre d'hôtel."

Benjamin Brafman, l'un des avocats de "DSK", s'est refusé à tout commentaire et le bureau du procureur de Manhattan Cyrus Vance n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

POLÉMIQUE SUR LE RAPPORT MÉDICAL

Les avocats de Dominique Strauss-Kahn et de son accusatrice ont vivement polémiqué mardi dernier à propos des conclusions du rapport médico-légal rédigé juste après les faits présumés.

Pour l'avocat de Nafissatou Diallo, ce document prouve qu'il y a bien eu viol le 14 mai dernier.

Le magazine L'Express, qui dit avoir eu accès à ce rapport établi par un hôpital new-yorkais, affirme qu'il contient un schéma de la zone vaginale relevant l'existence d'un traumatisme. et fait état d'une douleur à l'épaule gauche.

"Diagnostic: agression. Cause des blessures: agression. Viol", conclut le rapport.

Le récit des médecins, qui décrit le comportement de la victime présumée à son arrivée à l'hôpital St Luke's Roosevelt de Manhattan, a été reproduit dans le texte de la plainte civile déposée par Kenneth Thompson, explique L'Express.

Pour la défense de "DSK", "l'utilisation des rapports médicaux par l'avocat de la plaignante pour confirmer ou appuyer les charges contre M. Strauss-Kahn est trompeur et sournois", puisqu'il est basé sur le témoignage de l'accusatrice.

Selon William Taylor et Benjamin Brafman, les rapports médicaux confirment que la plaignante n'a subi aucune blessure provoquée par un rapport forcé et les constatations sont compatibles avec "de nombreuses autres causes possibles différentes d'une agression sexuelle, y compris une activité sexuelle consentie plusieurs jours avant l'incident".

Dominique Strauss-Kahn est inculpé de sept chefs d'accusation, notamment de tentative de viol, agression sexuelle et séquestration. Il a été libéré sur parole le 1er juillet après l'apparition de mensonges dans la déposition de son accusatrice.

Selon l'Express, Kenneth Thompson dit avoir reçu des confidences laissant penser que le procureur Cyrus Vance entend prononcer un non-lieu en faveur de Dominique Strauss-Kahn.

L'avocat, farouche défenseur des droits des femmes, a affirmé à l'hebdomadaire qu'il ferait tout pour que "l'affaire DSK" ne s'achève pas, au coeur de l'été, entre deux annonces de cataclysmes boursiers, devant le perron d'un procureur new-yorkais en campagne pour sa réélection.