Les fonctionnaires grecs perturbent les négociations à Athènes

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  474  mots
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Après trois semaines de pause dans les négociations, les inspecteurs sont de retour dans la capitale grecque pour négocier les conditions du versement d'une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros. Mais les rencontres entre les auditeurs et le gouvernement sont perturbées par le blocage de plusieurs ministères.

Des fonctionnaires grecs en colère bloquaient des ministères vendredi pour le deuxième jour d'affilée, perturbant les négociations entre le gouvernement et la "troïka" des partenaires financiers d'Athènes. Au ministère des Transports, plusieurs dizaines d'employés ministériels ont empêché le ministre, Yannis Ragousis, de rencontrer de hauts responsables de la mission UE-FMI-BCE (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne). La voiture des inspecteurs a dû faire demi-tour, ont constaté des journalistes de Reuters.

"Assez: nous voulons vivre"

Après trois semaines de pause dans les négociations, les inspecteurs sont revenus dans la capitale grecque jeudi pour négocier les conditions du versement d'une nouvelle tranche d'aide de huit milliards d'euros. Mais les rencontres entre les auditeurs et le gouvernement ont été perturbées par le blocage de plusieurs ministères, situation qui s'est répétée vendredi matin. Une cinquantaine de fonctionnaires, portant une banderole "Assez: nous voulons vivre", bloquaient l'accès au ministère des Finances. La grève du service public des statistiques, Elsat, a empêché la publication de deux indicateurs économiques vendredi. Fonctionnaires locaux, vétérans des forces spéciales et personnes handicapées: 'autres manifestations de personnes concernées par les restrictions budgétaires étaient prévues plus tard dans la journée dans les rues d'Athènes.
 

La réforme des taxis divisent les socialistes

Le rendez-vous entre le ministre des Transports et les inspecteurs de la troïka a été remis à 15h00 GMT, a-t-on appris de source ministérielle. La discussion doit porter sur l'assouplissement des conditions d'attribution de la licence de taxi, qui suscite la colère des chauffeurs craignant une concurrence accrue. Leurs manifestations ont paralysé les villes grecques à plusieurs reprises ces derniers mois. Le dossier divise le Pasok, le Parti socialiste au pouvoir. Dix députés socialistes ont écrit au ministre pour lui demander d'assouplir son projet de réforme des taxis. Les mesures principales du nouveau plan du gouvernement de George Papandréou sont une réduction de 20% de la facture des traitements de fonctionnaires et le placement de 30.000 salariés dans une "réserve de travail", autrement dit une salle d'attente de licenciement.

Des privatisations au ralenti

Le gouvernement grec a cependant reçu une bonne nouvelle vendredi: l'opérateur de paris Opap a accepté le principe d'une prolongation de sa concession monopolistique sur les paris sportifs et l'acquisition de nouvelles licences, pour un coût de 935 millions d'euros. Ce ne serait que la seconde vente réalisée par le gouvernement depuis le mois de juin, lorsqu'il a annoncé son objectif de gagner 50 milliards d'euros sur cinq ans grâce à des cessions d'actifs. Il s'était fixé un objectif d'1,7 milliards d'euros récoltés au 30 septembre mais n'a jusqu'ici gagné que 400 millions d'euros.