La Fed s'engage à soutenir une économie "chancelante"

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  672  mots
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Lors de son audition ce mardi devant le Congrès, Ben Bernanke a prévenu que la Réserve fédérale était prête à prendre de nouvelles mesures pour soutenir une économie "près de chanceler". Son message a permis aux indices Dow Jones et S&P 500 de réduire leurs pertes et au Nasdaq de rebondir.

La Réserve fédérale est prête à prendre de nouvelles mesures pour étayer une économie "près de chanceler", a déclaré mardi le président Ben Bernanke , évoquant clairement la volonté de la banque centrale d'intervenir encore davantage pour éviter que les Etats-Unis retombent dans la récession. Pour autant, il n'est pas question de lancer un nouvel assouplissement quantitatif (QE3), a ajouté Ben Bernanke. "Nous n'excluons jamais rien parce que nous ne savons pas où ira l'économie; nous ne pouvons prédire l'avenir mais nous n'avons pas de projet dans l'immédiat de faire quoi que ce soit en ce sens (d'un QE3)", a-t-il dit.

Ne pas réduire les dépenses trop vite sur le court terme

Evoquant un emploi anémique, une confiance déprimée et les tensions financières en Europe, Bernanke conseille aux parlementaires de ne pas réduire les dépenses trop vite sur le court terme, même s'ils doivent réduire le déficit budgétaire sur le long terme. "Le Comité continuera de surveiller de près les évolutions économiques et est prêt à prendre de nouvelles dispositions si nécessaire pour soutenir une reprise économique plus forte dans un contexte de stabilité des prix", a dit Bernanke , devant la commission économique mixte du Congrès. "Un objectif important est d'éviter toute décision budgétaire qui puisse entraver la reprise économique en cours", a-t-il expliqué.

La crise européenne, un risque pour la croissance américaine

Les propos de Bernanke ont permis à Wall Street de réduire des pertes accumulées dans la crainte persistante de voir la Grèce en situation de défaut. A 17h20 (GMT), le Dow Jones perdait 0,7 % à 10.581, le S&P 500 était à l'équilibre tandis que le Nasdaq gagnait 1%. Bernanke a également observé que les tensions financières de l'Europe constituaient un risque pour la croissance économique des USA, dans la mesure où elles ont altéré le sentiment des entreprises et des ménages. Un secteur immobilier en plein marasme et un crédit raréfié sont d'autres éléments qui entravent une reprise qui soit plus solide, a poursuivi Bernanke , laissant peu d'espoir de voir une amélioration rapide de la situation du marché de l'emploi.
"Les derniers indicateurs, inscriptions au chômage et plans d'embauche orientent vers une probabilité d'une croissance du marché de l'emploi plus molle dans les temps à venir", a-t-il observé.

Le regain d'inflation n'a pas contaminé l'économie

Soulignant que le regain d'inflation observé cette année n'avait pas contaminé l'économie, Bernanke a convenu que les pressions sur les prix resteraient ténues dans un avenir prévisible. De ce fait, la Fed a eu les mains libres pour une nouvelle initiative d'assouplissement monétaire en septembre, lorsqu'elle a annoncé qu'elle vendrait pour 400 milliards de dollars de valeurs du Trésor à court terme pour racheter des effets à long terme, et ce pour peser sur les échéances de ce segment de la courbe des taux. Cette initiative, qui, de l'avis de Bernanke , aboutira à faire baisser les taux longs de 0,20 point environ, laisse certains économistes sceptiques. Ces derniers arguent que le problème n'est pas un manque de crédits pour relancer les prêts et l'investissement mais un manque de demande. De fait, Bernanke admet que cette initiative, équivalente selon lui à réduire le taux des Fed funds d'un demi-point, est importante mais ne constitue pas un "soutien énorme à l'économie".

"La reprise est près de chanceler"

"Cela devrait aider un peu la création d'emploi et la croissance. C'est particulièrement important à présent que l'économie, que la reprise, est près de chanceler. Il faut faire en sorte que la reprise continue et ne retombe pas et que le taux de chômage continue de diminuer", dit-il. Pour juguler la crise financière de 2008-2009, la Fed a ramené les taux à un niveau proche de zéro et son bilan a plus que triplé au record de 2.900 milliards de dollars.