Les convictions iconoclastes du prix Nobel d'économie 2001 sur la crise

Par latribune.fr  |   |  299  mots
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Dans une interview accordée au site Youphil, Joseph Stiglitz va à contre-courant des idées reçues sur la crise. Pour lui, "diminuer le déficit affaiblira l'économie" et "en passant beaucoup de temps à s'occuper des banques, on en a oublié les problèmes de fond".

Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz ne pense décidemment pas comme les autres. Déjà, il y a quelques mois, il conseillait tout bonnement à l'Allemagne... de sortir de la zone euro. Dans une interview accordée au site Youphil, il pointe du doigt les incohérences des gouvernements pour endiguer la crise et donne ses solutions.

Ne pas se focaliser sur le secteur financier

Pour l'économiste, le problème fondamental n'était pas seulement financier. "Renflouer les banques était nécessaire, mais pas suffisant. Et c'est là que le gouvernement d'Obama et ceux qui étaient proches du système bancaire se sont trompés. Les banques se sont très mal comportées et elles ont aggravé la crise. En passant beaucoup de temps à s'occuper des banques, on en a oublié les problèmes de fond" précise-t-il dans l'interview.

Pour lui, les véritables racines de la crise sont la compétitivité croissante des pays émergents, le système monétaire international et la flambée des prix de l'énergie.

La règle d'or ? Un remède pire que le mal

Selon Joseph Stiglitz, la réduction du déficit est tout sauf prioritaire : "en ce moment, diminuer le déficit affaiblira l'économie. L'austérité n'est pas la solution ; cela aggravera nos problèmes." Il recommande au contraire de nouvelles dépenses publiques pour stimuler l'emploi, notamment américain.

Déséquilibres

Pour résoudre le problème des inégalités croissantes, il faut mener, d'après l'ancien prix Nobel d'économie, une politique de long terme sur l'éducation. Mais aussi privilégier les innovations environnementales alors que, "jusqu'à présent, le secteur privé a mis l'accent sur des innovations qui créent du chômage".

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