Grèce : Papandréou s'engage à démissionner si...

Par latribune.fr, avec AFP et Reuters  |   |  998  mots
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Le premier ministre grec est prêt à laisser sa place à un gouvernement de coalition. Selon le New York Times, il aurait par ailleurs décidé de retirer son projet de référendum sur le plan d'aide à la Grèce.

George Papandreou a conclu un accord avec ses ministres par lequel il s'engage à démissionner et à laisser la place à un gouvernement de coalition s'ils l'aident à remporter vendredi un vote de confiance au parlement grec, a-t-on appris jeudi de sources gouvernementales.

Les ministres socialistes impliqués dans cet accord ont négocié sous la conduite du ministre des Finances, Evangelos Venizelos.

"Il lui a été dit qu'il devait se retirer dans le calme afin de sauver son parti", a dit l'une de ces sources à Reuters, sous le sceau de l'anonymat. "Il a accepté de démissionner. Cela s'est passé de manière très civilisée, sans acrimonie."

Le projet de référendum abandonné ?

Pour le site du New York Times, cela ne fait pas de doute : Georges Papandréou a abandonné son idée controversée d'un référendum sur le plan d'aide à la Grèce. D'après le site, il aurait annoncé lors du comité de son parti qu'il n'y avait plus besoin d'un référendum à présent qu'un terrain d'entente avait été trouvé avec l'opposition. Un annulation du projet confirmée, toujours selon le New York Times, par le ministre des finances grec, Evangelos Venizelos (cliquer ici pour accéder à l'article du New York Times).

Prêt à faire machine arrière

Quelques heures auparavant, le premier ministre grec Georges Papandréou s'était effectivement dit prêt à retirer son projet de referendum sur l'euro, qui a semé la panique en Grèce et dans la zone euro, pour garantir le plan de sauvetage européen de la Grèce, selon un communiqué de ses services.

"Même si nous n'allons pas à un referendum, qui n'a jamais été une fin en soi (...), je salue la position du parti de l'opposition de la droite", qui s'est dite prêt à ratifier au parlement l'accord de la zone euro du 27 octobre, a indiqué Georges Papandréou au conseil des ministres, cité par ce communiqué.

Georges Papandréou s'est dit prêt "à parler avec le chef de la droite (Nouvelle déocratie) Antonis Samaras pour avancer sur la base d'un (gouvernement) de consensus".

Il a proposé que deux de ses proches, "le ministre des Transports Dimitris Reppas et son conseiller Nikos Athanassakis se chargent des négociations avec des responsables du parti de droite sur cette base". "Je crois en ce moment historique que les partis politiques peuvent se mettre d'accord", a souligné Georges Papandréou.

Gouvernement de transition

Deux heures auparavant, Antonis Samaras avait proposé la formation d'un gouvernement de transition. Le gouvernement de George Papandréou a, de son côté, annoncé être également prêt à débattre avec l'opposition de la formation d'un gouvernement de transition en Grèce, dans l'attente d'élections législatives anticipées.

"Nous accueillons favorablement la décision de Nouvelle Démocratie (le parti conservateur d'opposition) de soutenir l'accord du 26 octobre" conclu avec l'Union européenne sur la dette grecque, a dit le porte-parole du gouvernement, Ilias Mossialos.

"Pour ce qui est des autres propositions, nous sommes disposés à les discuter sérieusement dans l'intérêt du pays", a-t-il ajouté.

Les services du président Karolos Papoulias ont par ailleurs fait savoir que le chef de l'Etat ne prévoyait pas de rencontrer pour le moment George Papandréou, contrairement à ce qu'avaient annoncé la télévision publique et l'agence de presse ANA, sur fond de rumeurs de démission du Premier ministre démenties par le gouvernement.

La classe politique grecque s''était rebellée dans son ensemble contre le projet du Premier ministre socialiste de convoquer un référendum sur le plan de sauvetage financier du pays.

Une trentaine de députés de la majorité et de l'opposition ont signé une lettre ouverte réclamant la formation d'un gouvernement d'union nationale et des élections anticipées.

Plusieurs élus du Parti socialiste de Papandréou, le Pasok, proposent la constitution d'un gouvernement avec à sa tête l'ancien vice-président de la Banque centrale européennes Lucas Papademos.

Le chef de l'opposition grecque, Antonis Samaras, a également demandé la formation d'un gouvernement intérimaire chargé d'organiser des élections anticipées.

Discours de Papandréou devant les parlementaires

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a souligné devant les parlementaires jeudi que "l'enjeu pour la Grèce était de "mettre en oeuvre" le plan anti-crise européen du 27 octobre, au risque sinon d'une "sortie de l'euro", jugeant "catastrophique" la tenue d'éventuelles élections anticipées.

"Un rejet (du plan) via un non à un référendum , la tenue d'élections ou une absence de majorité en faveur du plan signifie la sortie de l'euro", a mis en garde M. Papandréou, qui s'exprimait devant son groupe parlementaire, au terme d'une épique journée de crise politique en Grèce.

"Il faut la stabilité de ce groupe parlementaire et de ce gouvernement pour conduire vers le jour d'après" le pays, a-t-il ajouté, confirmant qu'il n'envisageait pas de démissionner dans l'immédiat en dépit de la fronde de ministres et députés.

M. Papandréou a toutefois indiqué qu'il allait discuter avec l'opposition de droite, qui s'est engagée à voter en faveur du plan européen mais qui a réclamé un abandon du projet de référendum et la formation d'un gouvernement "de transition" en prélude à des élections anticipées.

Mais alors que la réunion se poursuivait, son ministre des Finances, et numéro deux du gouvernement et majorité, Evangélos Vénizélos, lui a immédiatement demandé d'annoncer "un abandon officiel" de son projet de référendum , à l'origine de la crise agitant le pays et toute la zone euro.

Pas d'annonces, des actes !

La chancelière allemande Angela Merkel a prévenu jeudi à Cannes qu'elle attendait de la Grèce "des actes plutôt que des annonces", après les déclarations du Premier ministre grec Georges Papandréou évoquant un possible abandon de son référendum controversé.