En cas d'inaction de l'Italie, la BCE pourrait cesser ses rachats d'obligations

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  403  mots
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La Banque centrale européenne (BCE) discute souvent de la possibilité de mettre un terme à ses rachats de titres de dette souveraine italiens au cas où Rome ne mettrait pas en œuvre les réformes promises, déclare Yves Mersch, membre du conseil des gouverneurs de la BCE.

"Si nous constatons que (l'efficacité de) nos interventions est mise à mal par une absence d'efforts des gouvernements nationaux, alors nous devons nous poser nous interroger sur l'effet (de ces interventions)", déclare Yves Mersch, membre du conseil des gouverneurs de la BCE,dans un entretien publié ce dimanche par le journal La Stampa.

Prié de dire si cela signifiait que la BCE pouvait arrêter d'acheter des obligations italiennes, Yves Mersch, à la tête de la banque centrale luxembourgeoise, répond : "si le conseil de la BCE arrive à la conclusion que les conditions qui l'avaient conduit à prendre une décision ne sont plus réunies, il peut changer cette décision à tout moment. Nous en discutons tout le temps."

C'est notamment parce que les rendements des obligations souveraines espagnoles et italiennes avaient atteint début août un niveau jugé difficilement soutenable sur le long terme pour ces pays, à plus de 6%, que la BCE avait repris son programme de rachats d'obligations.

Depuis les trois derniers mois, elle a racheté pour quelque 100 milliards de titres, dont plus de la moitié seraient des emprunts d'Etat italiens.

Vendredi, le rendement des emprunts italiens à 10 ans a atteint un nouveau plus haut depuis la création de la zone euro, à 6,43% en raison de la défiance inspirée aux investisseurs par le pays, où un vote de confiance à la Chambre prévu mardi pourrait faire tomber le gouvernement de coalition dirigé par Silvio Berlusconi.

Lors du sommet du G20 de Cannes, jeudi et vendredi derniers, Silvio Berlusconi, également confronté à la défiance de son propre camp, a demandé au Fonds monétaire international (FMI) de surveiller la mise en application de ses engagements en matière de réformes.

Yves Mersch a par ailleurs défendu le droit de l'Italien Lorenzon Bini Smaghi à rester au conseil de la BCE malgré le fait que l'Italie y dispose désormais de deux membres et la France d'aucun après le départ de la présidence de la BCE de Jean-Claude Trichet.

La France avait appuyé la candidature de Mario Draghi, le successeur de Jean-Claude Trichet, en échange de la promesse que Lorenzo Bini Smaghi cèderait son siège à un Français.

"Il (Lorenzon Bini Smaghi) dispose d'un mandat de huit ans (...) l'esprit des traités veut que tout le monde laisse son passeport au vestiaire pour participer aux réunions de la BCE", a déclaré Yves Mersch.