Etats-Unis : l'issue des discussions pour éviter le "mur budgétaire" très incertaine

Par latribune.fr  |   |  502  mots
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Barack Obama a affirmé que l'intransigeance des républicains avait provoqué la crise du "mur budgétaire", alors que les élus du Congrès tentaient dimanche d'arracher un accord de toute dernière minute pour éviter aux Etats-Unis une cure d'austérité brutale.

Dans un entretien à la chaîne de télévision NBC, le président des Etats-Unis a assuré que ses adversaires politiques, qui contrôlent une partie du Congrès, n'arrivaient pas à accepter l'idée que "les impôts des Américains les plus riches devraient augmenter un petit peu".

La protection des riches "seul thème inificateur" des républicains

Le président des Etats-Unis, qui depuis sa réélection début novembre négocie avec les républicains un accord qui éviterait l'entrée en vigueur automatique le 1er janvier de hausses d'impôts généralisées et de coupes claires dans les dépenses de l'Etat, a déploré que la protection des revenus des contribuables les plus aisés "semble être leur seul thème unificateur". "Ils disent que leur priorité est de faire en sorte de traiter sérieusement du déficit, mais la façon dont ils se comportent semble montrer que leur seule priorité est de faire en sorte que les allègements fiscaux des Américains les plus riches soient protégés", a-t-il martelé lors de cet entretien accordé à l'émission "Meet the press" et enregistré samedi.

Une issue incertaine à quelques heures du verdict

Alors que les chefs de file républicain et démocrate du Sénat tentaient dimanche d'accoucher d'un compromis de dernière minute acceptable aussi bien par cette assemblée aux mains des démocrates que la Chambre des représentants où les républicains dominent, Barack Obama s'est gardé de tout pronostic. "J'étais modérément optimiste hier (vendredi, ndlr) mais il n'y a apparemment pas encore d'accord", a-t-il noté au sujet de cette énième crise depuis que les républicains ont pris le contrôle de la Chambre il y a deux ans.

Le Sénat et la Chambre devaient tenir tous deux dimanche de rares sessions spéciales, à quelques heures de l'échéance. Si leurs efforts étaient infructueux, les mesures d'austérité qui se mettraient automatiquement en oeuvre risqueraient de faire retomber la première économie mondiale dans la récession, ont prévenu des économistes. Samedi, les conseillers des chefs de file du Sénat ont travaillé d'arrache-pied à l'élaboration d'un accord.

Depuis le début, la question des allègements fiscaux hérités de la présidence du républicain George W. Bush a été centrale: Barack Obama veut les laisser expirer pour les foyers aux revenus supérieurs à 250.000 dollars par an, tandis que les républicains ne veulent pas entendre parler d'une hausse quelconque des taux d'imposition et visent surtout les dépenses de l'Etat pour réduire le déficit.

Vendredi, Barack Obama avait prévenu que si Harry Reid et Mitch McConnell ne parvenaient pas à trouver un compromis acceptable pour tous, il demanderait à Harry Reid de présenter un texte de loi pour bloquer les hausses d'impôts automatiques et de le soumettre au vote, forçant ainsi les républicains à prendre la responsabilité d'un blocage.