Le FMI minimise le rôle néfaste des paradis fiscaux

Par latribune.fr  |   |  480  mots
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Selon une porte-parole du Fonds monétaire international, les paradis fiscaux ne menacent pas la stabilité financière. Et les "progrès" récents obtenus sur les paradis fiscaux ne règlent pas la "question cruciale" de l'optimisation qui permet d'échapper légalement à l'impôt.

 Les paradis fiscaux ne menacent pas la stabilité financière et la lutte contre ces territoires opaques ne règlera pas le "sujet crucial" de l'optimisation fiscale, a indiqué vendredi à l'AFP une porte-parole du FMI, interrogée sur les révélations de l'"Offshore leaks". Priée de dire si le FMI considérait les paradis fiscaux comme une menace sur la stabilité financière, cette porte-parole a répondu: "Ce n'est pas notre opinion". "Bien entendu, c'est un sujet que d'autres agences et nous-mêmes suivons avec attention", a-t-elle toutefois précisé.

Depuis jeudi, les révélations sur des placements offshore se multiplient dans la presse internationale, notamment en France, à l'initiative du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), une ONG de Washington qui détient 2,5 millions de fichiers secrets sur les paradis fiscaux.

"Des progrès récents" dans la lutte contre le blanchiment, selon le FMI

Selon la porte-parole du FMI, qui se réfère aux "travaux" de l'institution, les "progrès récents" obtenus sur les paradis fiscaux et le blanchiment d'argent ont permis de s'attaquer à l'évasion fiscale et "doivent se poursuivre".

Mais ils ne règlent pas la "question cruciale" de l'optimisation fiscale, qui permet d'échapper légalement à l'impôt par des montages financiers plus ou moins complexes, a ajouté la porte-parole.

"Des mesures permettant de s'attaquer à l'optimisation fiscale qui seraient à la fois politiquement acceptables et techniquement cohérentes sont difficiles à identifier et doivent encore être davantage explorées", a conclu cette porte-parole du Fonds monétaire international.

De nombreuses personnalités concernées

De nombreuses personnalités figurent dans les documents détenus par  ICIJ, outre Jean-Jacques Augier, un proche de François Hollande(mais celui-ci a précisé ne pas être au courant des activités financières de son ami) . Parmi eux: un ancien ministre des Finances de Mongolie, Bayartsogt Sangajav. D'après ces documents, il a monté une société dotées d'un compte en Suisse entre 2008 et 2012. Il a reconnu que c'était "une erreur de ne pas l'avoir déclaré". Ailleurs en Asie, le président d'Azerbaïdjan est lui aussi touché. Sur les listes figure le nom de ses filles, propriétaires d'entités localisées aux Îles Vierges britanniques. Autres noms cités: Olga Shuvalova, l'épouse d'un ministre russe, Tony Merchant ancien homme politique et mari d'une sénatrice canadienne, Maria Imelda Marcos Manotoc, la fille du dictateur philippin Ferdinand Marcos, Carmen Thyssen-Bornemisza, une collectionneuse d'art espagnole, Denise Rich, l'ex-femme du magnat américain du pétrole Marc Rich qui avait été amnistié par Bill Clinton alors qu'il faisait l'objet de poursuites pour évasion fiscale.

Sont également référencés une dizaine de territoires connus pour la souplesse de leur réglementation et pour l'opacité de leurs systèmes financiers. Parmi eux : les îles Vierges britanniques ou les îles Caïmans.