Au Québec, les demandes d'immigration des investisseurs étrangers sont tirées... au sort

Par latribune.fr  |   |  353  mots
La ministre québécoise est accusée de "jouer au bingo" avec les investisseurs étrangers
Alors que le programme québécois d’immigrants investisseurs avait été suspendu jusqu’au premier août car les demandes étaient trop nombreuses, celui-ci a désormais repris. Les investisseurs devront cependant désormais payer plus et leurs dossiers seront traités selon un tirage au sort.

Au Québec, le programme examinant les demandes d'immigration des investisseurs a repris ce premier août. Le ministère de l'Immigration et des communautés culturelles (MICC) avait dû suspendre le programme en avril 2012 : le porte parole du MICC explique qu'ils avaient « reçu un nombre important de demandes qui était nettement supérieur aux objectifs fixés et à la capacité de traitement du Ministère ». Si depuis les demandes ont pu reprendre, ceux qui veulent immigrer et investir au Québec devront désormais payer plus cher qu'avant pour que leurs dossiers soient examinés. La ministre de l'immigration a par ailleurs instauré un système de tirage au sort pour sélectionner les dossiers examinés en priorité.

Aujourd'hui, un demandeur doit payer 10 000 dollars

Il fallait payer environ 4000 dollars en avril 2012 pour voir son dossier de demande traité, plus 160 dollars pour chaque membre de la famille accompagnant le demandeur. Aujourd'hui, un demandeur doit payer 10 000 dollars dans tous les cas. Radio-Canada explique par ailleurs que « les candidats […] doivent posséder un avoir net de 1,6 million de dollars, et signer une convention d'investissement au Québec de 800 000 dollars avec un intermédiaire financier québécois ».

« La ministre joue au bingo »

Pour ce qu'il est du tirage au sort, les entrepreneurs et l'opposition sont révoltés. La députée Filomena Rotiroti se scandalise alors que « la ministre [Diane de Courcy] joue au bingo ». Les demandeurs maîtrisant la langue française seront cependant exemptés de cette mesure.

Les investisseurs se tourneront peut-être finalement vers d'autres pays

Le ministère n'acceptera que 1750 demandes par an et pas plus de 1200 demandes par pays. L'avocat montréalais spécialisé en immigration Vincent Valai remarque alors sur Radio-Canada que « plus de 58 % des immigrants investisseurs acceptés au Québec entre 2008 et 2012 sont originaires de la Chine », ce qui représente bien plus de 1200 demandes par an. Les critères qui se resserrent auront donc des conséquences sur la diversification des demandeurs qui souhaitent venir au Québec. Et certains investisseurs se tourneront peut-être finalement vers d'autres pays, notamment européens.