460 milliards d'euros : les arriérés d'impôts dus par les groupes immobiliers à Pékin

Par latribune.fr  |   |  416  mots
"Les promoteurs immobiliers provoquent une montée des prix à des niveaux insupportables. Il est temps pour eux de céder une partie de leur butin", c'est le genre de "tweet" que l'on pouvait lire sur Weibo, l'équivalent chinois de Twitter. (Photo : Reuters)
Les grands groupes immobiliers chinois doivent 460 milliards d'euros d'arriérés d'impôts à Pékin, selon la télévision d'État CCTV. 45 sociétés cotées sont concernées.

Il n'y a pas qu'en France que le recouvrement de l'impôt pose parfois des problèmes. Selon un spécialiste chinois de l'exercice, l'avocat Li Jinsong, les principaux groupes immobiliers chinois ont des arriérés d'impôts atteignant au total plus de 3.800 milliards de yuans, soit 460 milliards d'euros au bas mot. La nouvelle ayant été reprise sur CCTV, la télévision d'État, elle revêt ainsi un caractère officiel.

La chaîne de télévision continue chinoise n'a pas précisé le nombre total des entreprises accusées de n'avoir pas payé tous leurs impôts, mais a indiqué que la liste en comprenait 45 côtées en Bourse en Chine ou à l'étranger parmi lesquelles des mastodontes du secteur, de Agile à SOHO China et Vanke.

Vive polémique dans l'opinion publique

L'information a déclenché un tollé dans l'opinion publique. Sur les réseaux sociaux chinois, les internautes ont en effet été très nombreux à dénoncer "l'avidité" des groupes immobiliers alors que les prix des appartements ont enregistré une flambée incessante au cours des dernières années sur fond de boom de la construction.

"Les promoteurs immobiliers provoquent une montée des prix à des niveaux insupportables. Il est temps pour eux de céder une partie de leur butin", c'est le genre de "tweet" que l'on pouvait lire sur Weibo, l'équivalent chinois de Twitter.

Mais l'information n'a pas fait que provoquer l'ire du peuple chinois. Agacées, certaines des firmes incriminées sont en effet montées au créneau pour s'insurger contre, selon elles, les erreurs de méthodologie de l'avocat.

CCTV, une habituée de l'exercice qui agace

Le président du groupe Huayan Property, Ren Zhiqiang, s'en est même pris à la chaîne de télévision qui a transmis l'information.

"Ce n'est qu'après avoir vu ce reportage que j'ai réalisé la stupidité et l'ignorance de CCTV. Je réfléchis à la façon d'attaquer CCTV en justice pour lui demander des comptes", s'est-il insurgé sur son compte Weibo suivi par de nombreux abonnés.

La chaîne publique s'est attaquée ces derniers mois à plusieurs firmes étrangères, dont le géant américain de l'électronique Apple, critiqué pour sa politique de garantie et son service après-vente, le sud-coréen Samsung, blâmé pour la qualité de ses smartphones, ou encore la chaîne de café Starbucks, accusée de pratiquer des prix trop élevés.