La Chine pense à taxer les transactions financières

Par latribune.fr  |   |  308  mots
Maintenant qu'elle libéralise son économie, des dirigeants chinois se posent la question de la taxe Tobin pour limiter la spéculation. (Photo : Reuters)
Un vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine préconis la mise en oeuvre par le pays d'une taxe sur les transactions financières pour se prémunir contre la spéculation dans un contexte de libéralisation économique.

C'est un signe des temps. Alors que la Chine se lance dans un grand chantier pour libéraliser son économie, certains se demandent déjà comment en limiter les effets négatifs. C'est ainsi que Yi Gang, certes inconnu mais qui n'en est pas moins vice-gouverneur de la banque centrale chinoise, a préconisé la mise en place d'une taxe Tobin. Et ce de manière très officielle puisqu'il l'a lui même écrit dans la revue du Comité central du Parti communiste chinois.

Cette taxe tire son nom du lauréat du prix Nobel d'économie James Tobin qui a proposé en 1972 la création d'une taxation des transactions financières afin de réduire la spéculation sur les places financières.

Taxer les opérations de change

Yi, qui est aussi directeur de l'administration chinoise des changes (SAFE), appelle également à étudier des mesures incluant des frais sur les opérations de change et pour réduire les flux des capitaux spéculatifs à court terme.

Ces mesures sont préconisées dans un contexte "d'ouverture des marchés, d'amélioration et de perfectionnement du système de gestion de la dette extérieure et d'accélération de la part du renminbi (ou monnaie du peuple, autre nom du yuan) dans les transactions financières", écrit-il.

Une première en Chine

Le quotidien chinois China Daily a indiqué samedi que c'était la première fois qu'un dirigeant d'une autorité de régulation des marchés financiers évoquait publiquement la "taxe Tobin".

Lors de la crise financière mondiale en 2009, le Premier ministre britannique de l'époque Gordon Brown et la chancelière allemande Angela Merkel s'étaient déclarés en faveur d'une taxe sur les transactions financières mais n'avaient pas obtenu le soutien de leurs alliés lors d'un sommet du G20.