Le Kazakhstan dévalue sa monnaie, le tenge, de 19 %

Par latribune.fr  |   |  435  mots
Le tenge vaut 19 % de moins qu'hier face au dollar américain
Le pays d'Asie centrale a décidé de fortement dévalué sa monnaie pour faire face aux pressions dues à la baisse du rouble et au "tapering" américain.

La crise des émergents touche le Kazakhstan. Cette ex-république soviétique a, elle aussi, subi une forte fuite des capitaux suite à la chute récente du rouble russe et à la fuite des investisseurs liés au durcissement de la politique monétaire américaine (« tapering »). Au point que la banque centrale de ce pays d'Asie centrale a dû renoncer à défendre sa monnaie, le tenge, qu'elle tentait de maintenir jusqu'ici entre 145 et 155 tenge pour un dollar.

Dévaluation de 19 %

Ce mardi, elle a donc annoncé qu'elle fixait désormais le cours pivot de la monnaie kazakh à 185 tenge pour un dollar, soit une baisse de 19 %, avec une variation tolérée, comme précédemment, de trois tenge en plus ou en moins. Aussitôt, sur le marché des changes, le cours du tenge est venu se placer à un niveau proche du cours pivot. Voici l'évolution du cours du tenge face au dollar :

Un mouvement plus fort qu'attendu

Si la dévaluation n'était pas une surprise en soi, puisque le tenge avait du mal à se maintenir au seuil toléré par la banque centrale et que cette monnaie est très liée au rouble, son niveau a beaucoup surpris. Interrogé par Bloomberg, l'économiste de Bank of America Vladimir Ostrovskyi avoue que « l'ampleur du mouvement a clairement été plus fort qu'attendu. » Pour la banque centrale d'Astana, il s'agissait de mettre fin une fois pour toute aux pressions des investisseurs en fixant un niveau tenable à bon compte.

La Bourse fête la baisse du tenge

Avec cette dévaluation massive, la banque centrale espère donner un coup de fouet aux exportations du pays, notamment vers la Russie et l'UE, ses principaux partenaires commerciaux. De quoi relancer la croissance d'une économie grande comme celle de l'Irlande et qui est très dépendante des matières premières. La Bourse kazakh a salué la mesure en gagnant jusqu'à 12 % dans l'après-midi. Jusqu'ici, la croissance kazakh était attendue à 5,7 % en 2014.

L'inflation au plus bas depuis 1999

Reste évidemment le revers de la médaille de la dévaluation : la recherche des devises et l'inflation. L'Argentine, qui avait dévalué voici deux semaines, de 16 % le peso a dû instaurer un contrôle des changes pour rendre cette mesure plus efficace. Le Kazakhstan, grâce à ses exportations de matières premières, est moins soumis à cette tension sur les devises à présent que la banque centrale ne devra pas tenir un cours du tenge trop élevé. Quant à l'inflation, le pays a un peu de marge. En janvier, le taux d'inflation est tombé à son plus bas niveau depuis 15 ans à 4,5 %.