Etats-Unis : baisse surprise du taux de chômage en juin

Par latribune.fr  |   |  420  mots
Le taux de chômage a décliné de 0,2 point en un mois pour s'établir à 6,1% --son plus bas niveau depuis près de six ans, alors que les analystes tablaient sur une stagnation à 6,3%.
C'est la première fois depuis le boom des nouvelles technologies de la fin des années 1990 que le rythme des créations de postes dépasse le seuil de 200.000 pendant cinq mois consécutifs.

L'économie américaine a créé nettement plus d'emploi qu'attendu en juin et le taux de chômage a reculé à 6,1%, montrent les statistiques officielles publiées jeudi, qui semblent, selon les analystes, montrer un rebond de l'activité après un début d'année difficile.

Le département du Travail a fait état de 288.000 créations de postes non-agricoles le mois dernier, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 212.000. Les créations d'avril et mai ont en outre été révisées en hausse, de 29.000 au total par rapport aux chiffres annoncés précédemment.

Une situation inédite depuis 1990

C'est la première fois depuis le boom des nouvelles technologies de la fin des années 1990 que le rythme des créations de postes dépasse le seuil de 200.000 pendant cinq mois consécutifs.

Quant à la baisse de 0,2 point du taux de chômage en juin, elle a ramené celui-ci à son plus bas niveau depuis septembre 2008, le mois du dépôt de bilan de Lehman Brothers, détonateur de la crise financière mondiale. Le chômage aux Etats-Unis avait ensuite culminé à 10% en octobre 2009.

La proportion d'Américains ayant un emploi a ainsi atteint 59%, le chiffre le plus élevé depuis août 2009. Les Etats-Unis comptent toutefois encore 9,5 millions de sans emploi.

Le dollar et les rendements des emprunts d'Etat américains étaient orientés à la hausse après ces chiffres. L'euro est ainsi brièvement retombé sous le seuil de 1,36 dollar, contre 1,3645 environ juste avant la publication des statistiques. Wall Street a ouvert en légère hausse et l'indice Dow Jones gagnait 0,23% dans les premiers échanges.

Vers une reprise ?

"Les chiffres sont extrêmement favorables. Ils montrent que pratiquement tous les voyants sont au vert, je ne crois pas qu'on aurait pu imaginer des chiffres encore meilleurs", a commenté Jacob Oudina, économiste senior de RBC Capital Markets.

Ces bonnes nouvelles sur l'emploi s'ajoutent à des indicateurs solides sur l'activité manufacturière et les ventes de voitures publiés ces derniers jours, qui accréditent, selon Reuters, le scénario d'une reprise marquée après la chute du produit intérieur brut (PIB) subie au premier trimestre, liée avant tout à la rigueur de l'hiver, analyse Reuters.

Pour rappel, le PIB s'est contracté de 2,9% en rythme annualisé sur janvier-mars, ce qui a conduit à une révision en nette baisse des prévisions pour l'ensemble de l'année. Mais au second semestre, la croissance pourrait avoisiner 3,5%, toujours en rythme annualisé.