La situation entre Israël et le Hamas s'envenime

Par latribune.fr  |   |  861  mots
Le conflit israélo-palestinien a déjà fait plus de 300 morts (photo : Reuters)
Sur le plan diplomatique, aucune avancée en vue d'un cessez-le-feu n'a été constatée, malgré des pourparlers sous l'égide de l'Egypte et après l'échec d'une initiative de trêve rejetée par le Hamas.

L'opération israélienne contre le Hamas à Gaza a connu l'une de ses journées les plus sanglantes samedi 19 juillet, avec 41 Palestiniens tués. Ce qui porte à 337 morts et quelque 2.400 blessés le bilan depuis le début des bombardements israéliens le 8 juillet.

C'est l'occasion de faire un bilan des premiers jours de conflit afin de comprendre comment la situation s'est détériorée.

  • Trois Israéliens inculpés pour le meurtre du jeune palestinien

Trois Israéliens, parmi lesquels deux mineurs, ont été inculpés pour le meurtre de Mohammed Abou Khoudaïr, un jeune palestinien de 16 ans. Les trois jeunes inculpés ont avoué lundi avoir enlevé et brûlé vif l'adolescent pour venger le meurtre de trois Israéliens en Cisjordanie. L'un d'entre eux, propriétaire d'un magasin d'optique, possède des antécédents psychiatriques. Ce meurtre a été l'élément déclencheur des affrontements entre Israël et les militants palestiniens de la bande de Gaza.

  • Une escalade de violence

L'opération israélienne contre le Hamas à Gaza a connu l'une de ses journées les plus sanglantes samedi 19 juillet, avec 41 Palestiniens tués au douzième jour de l'offensive israélienne sur l'enclave, malgré les appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu. L'armée a aussi dit avoir repoussé un commando palestinien s'étant infiltré en Israël via un tunnel provenant du centre de la bande de Gaza. Un combattant a été tué et deux soldats ont été blessés.

A Gaza, au moins 41 Palestiniens ont péri samedi, portant à 337 morts et quelque 2.400 blessés le bilan depuis le début des bombardements israéliens le 8 juillet. Selon l'ONU, les civils représentent plus des trois-quarts des victimes et selon l'Unicef au moins 73 mineurs ont été tués.

  • Le Hamas promet de se venger

Sami Abou Zouhri, porte-parole du mouvement islamique, a souhaité mettre en garde Israël sur les conséquences qu'entraîneront son attaque :

"Nous mettons Netanyahu en garde contre les conséquences épouvantables d'un acte aussi stupide"

  •  Aucune avancée en vue d'un cessez-le-feu

Sur le plan diplomatique, aucune avancée en vue d'un cessez-le-feu n'a été constatée, malgré des pourparlers sous l'égide de l'Egypte et après l'échec d'une initiative de trêve rejetée par le Hamas. Néanmoins, les diplomates s'activaient, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon prévoyant un déplacement dans la région à compter de samedi. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était lui attendu en Jordanie, puis en Israël dans la foulée de pourparlers en Egypte où il a rencontré notamment le président palestinien Mahmoud Abbas.

Dénonçant un "bilan humain extrêmement lourd", M. Fabius a jugé qu'un "cessez-le-feu [était] urgent et impérieux." Lors de son entrevue avec Benjamin Netanyahu, dimanche à Tel Aviv, Laurent Fabius pourrait évoquer l'envoi de troupes européennes à la frontière entre la bande de Gaza et Israël :

"L'Europe (...) est prête à faire des choses, notamment à travers ce qu'on appelle Eubam, c'est-à-dire des forces qui pourraient contrôler les passages entre Gaza et Israël",

avait déclaré le ministre, mercredi, sur France Culture. Une opération de ce type avait déjà été menée entre 2005 et 2007. 

  • Des manifestations propalestiniennes en France

Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France, y compris à Paris où le défilé était pourtant interdit, pour dénoncer l'offensive terrestre menée depuis jeudi par l'armée israélienne dans la bande de Gaza. Des heurts ont éclaté dans le nord de la capitale quand les policiers ont voulu stopper le cortège. Des manifestants ont commencé à jeter des projectiles sur les CRS qui ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes. Des heurts sporadiques se sont poursuivis en fin de journée dans le quartier de la Goutte d'Or. Des voitures ont brûlé boulevard de la Chapelle, a constaté un photographe de Reuters.Trente-trois personnes avaient été interpellées à 18h00 pour des jets de projectiles ou violences envers des policiers, a indiqué la préfecture de police.

Des manifestations, pacifiques, elles, ont également eu lieu dans une quinzaine de villes de province, dont Marseille, Lille, Lyon, Nîmes, Strasbourg et Montpellier. François Hollande, le président de la République, avait invoqué des "risques pour l'ordre public" et le refus de voir le conflit s'importer en France pour justifier les interdictions de manifester. En déplacement en Jordanie, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a réfuté que l'exécutif ait une position pro-israélienne, comme le dénonçent de nombreux manifestants. "La liberté de penser des choses différentes est entière en France, mais nous ne voulons pas que ça ait des conséquences négatives sur la sécurité de l'ensemble du territoire. Ca ne signifie en aucun cas que le gouvernement français prendrait position contre les Palestiniens", a-t-il dit à des journalistes. "La décision qui a été prise vise la sécurité de la population et pas les idées des uns ou des autres."