Dimanche sanglant à Gaza

Par latribune.fr  |   |  630  mots
Le nord de la bande de Gaza subit les destructions de la guerre
Les combats de la journée ont fait 89 morts chez les habitants de Gaza ce dimanche. Un pilonnage d'un quartier périphérique a été particulièrement meurtrier.

Alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon se rend ce dimanche 20 juillet au Proche Orient pour tenter « d'encourager un cessez-le-feu durable », les combats à Gaza ont été particulièrement meurtriers ce dimanche. Plus de 89 personnes ont été tuées selon les autorités sanitaires palestiniennes, dont 60 dans le seul quartier de Shuja'iya qui a été intensément pilonné durant une grande partie de la journée. Parmi les victimes, on compterait une majorité de femmes et d'enfants. La Ligue arabe évoque ce dimanche des "crimes de guerre."

Trêves précaires

L'armée israélienne a accepté une "trêve humanitaire" de deux heures entre 13h30 et 15h30 heures locales ce dimanche à la demande du Comité international de la Croix Rouge (CICR). Mais à peine décidée, cette trêve a été rompue suite à des tirs reçus par des soldats israéliens, selon Tsahal. Finalement, une deuxième trêve semble avoir été respectée jusqu'à 17 heures. Toute la journée, des roquettes et des obus de mortiers ont été tirées depuis Gaza sur Israël. 

Samedi déjà sanglant

Dimanche s'annonce déjà plus sanglant que samedi, où 47 habitants de la bande de Gaza aurait été tués dans le cadre de l'offensive terrestre de l'armée israélienne. Cette dernière a perdu cinq hommes. Le bilan de cette opération était samedi soir, selon l'ONU de 352 morts - aux deux tiers civils - et 2.400 blessés du côté palestiniens et de 7 morts côtés israéliens, dont deux civils victimes des roquettes tirés depuis la bande de Gaza. Le bilan côté israélien a depuis été porté à 18 victimes, dont 13 ce dimanche.

Israël veut « intensifier » son offensive terrestre

Malgré la trêve, rien ne semble présager d'un cessez-le-feu prochain. Le premier ministre israélien Benyamin Nethanyahu a indiqué sur CNN qu'Israël n'entend pas occuper Gaza, mais que l'opération continuera "jusqu'à ce que le calme revienne." L'armée israélienne a promis dimanche matin « d'intensifier son offensive » terrestre. Elle a annoncé avoir arrêté 13 responsables du Hamas et mis à jour 40 tunnels utilisés par les militants de ce mouvement pour déboucher en Israël. Mais samedi, un commando palestinien est parvenu à déboucher en territoire israélien par un de ces tunnels. Le commando a été repoussé, au prix de trois morts, deux soldats israéliens et un combattant palestinien

La voie diplomatique dans l'impasse

Dans ce contexte, la visite de Ban Ki-Moon dans les prochains jours semble de peu de poids. La voie diplomatique semble une impasse. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était samedi en Jordanie, il a plaidé pour un « cessez-le-feu immédiat », mais il n'a pu que constater que les appels à ce cessez-le-feu n'ont pas été entendus et il en a reconnu « l'échec. » Quant au secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui se rendra sur place lundi, il a assuré l'Etat hébreu du soutien des Etats-Unis. "Israël a tous les droits du monde de se défendre" a-t-il affirmé sur NBC.

Emeutes à Barbès

Pendant ce temps, Paris a connu hier, en marge d'une manifestation pro-palestinienne des scènes d'émeutes, notamment dans le quartier Barbès. Malgré l'interdiction de la préfecture de police,  5 à 10.000 personnes selon les organisateurs - 1.000 selon la police -  s'étaient rassemblées pour manifester contre l'offensive israélienne à Gaza. En fin de journée, des affrontements violents ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre. Du matériel urbain a été dégradé, 40 personnes ont été interpellés et 17 placés en garde à vue, tandis que 17 policiers ont été blessés. En province, en revanche, les manifestations se sont déroulées dans le calme.