Geert Wilders fait chuter le gouvernement aux Pays Bas

Par latribune.fr  |   |  486  mots
Geert Wilders, le dirigeant populiste du Parti de la liberté (PVV)/Copyright Reuters
Le leader du parti populiste, qui soutient le gouvernement des Pays-Bas sans y participer, a rejeté la proposition du plan d'austérité élaboré par la coalition du Premier ministre libéral Mark Rutte pour réduire les déficits publics. Ce désaccord va entraîner de probables élections législatives anticipées que Geert Wilders réclame, et des tensions au niveau européen dans le contexte de la crise.

Des élections législatives anticipées aux Pays-Bas semblent "évidentes" après l'échec des négociations sur la réduction du déficit public néerlandais, a annoncé samedi le Premier ministre libéral Mark Rutte, lors d'une conférence de presse. Si une telle hypothèse se confirmait, cela ajouterait des incertitudes à la crise européenne, les Pays-Bas étant classé dans le clan des faucons de la zone euro, partisans d'une application stricte des traités en matière de réduction des déficits publics, à côté de l'Allemagne.

Impact sur le pouvoir d'achat des Hollandais

La coalition gouvernementale de centre droit minoritaire et son allié au parlement, le parti d'extrême droite de Geert Wilders n'ont en effet pas réussi à se mettre d'accord sur les mesures à appliquer pour réduire les déficits afin d'atteindre l'objectif des 3% du PIB en 2013. Selon des informations rapportées par la télévision néerlandaise, ce sont les conséquences négatives sur le pouvoir d'achat qui ont été le principal motif de division, que le Parti de la Liberté de Geert Wilders refuse.

L'agence de notation Fitch a averti la semaine dernière que la notation souveraine était menacée d'une dégradation en raison du niveau élevé de la dette, qui devrait atteindre près de 68% du PIB cette année. Surtout, Fitch pourrait remettre en cause en juin la note AAA dont bénéficie La Haye, ce qui aurait pour implication de faire monter les taux auxquels emprunte le royaume. Les Pays-Bas comptent parmi les quatre pays de la zone euro qui ont la meilleure note : Allemagne, Finlande et Luxembourg.

16 milliards d'euros d'économies

Ce dernier a d'ailleurs appelé à organiser "au plus vite" des élections anticipées. "Le plus tôt sera le mieux", a-t-il déclaré à des journalistes au siège du parlement néerlandais. Entamées le 5 mars et initialement prévues pour durer trois semaines, les négociations devaient permettre d'aboutir à un accord pour économiser 16 milliards d'euros afin de réduire le déficit public des Pays-Bas.
En 2011, il a atteint 28 milliards d'euros en 2011, soit 4,7% du PIB, contre 5,1% en en 2010, mais il reste supérieur à la norme européenne des 3%.

Un gouvernement entré en fonction en octobre 2010

Le Bureau central du plan (CPB), dont les estimations sont utilisées par La Haye pour boucler le budget, avait estimé le 1er mars que le gouvernement néerlandais devait économiser environ ces 16 milliards d'euros en 2013 pour ne pas dépasser la limite européenne en matière de déficit public. Entré en fonction en octobre 2010, le gouvernement minoritaire de Mark Rutte avait été formé à l'issue d'élections anticipées organisées après la chute en février 2010 du gouvernement de l'ancien Premier ministre Jan Peter Balkenende en raison de désaccords au sein de la coalition sur la prolongation de la mission militaire néerlandaise en Afghanistan.