A Bruxelles, François Hollande impose le thème des euro-obligations

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  550  mots
Copyright Reuters
Face à une Angela Merkel résolument opposée aux euro-obligations, le président français a tenu bon et réussi à imposer ce sujet lors de son premier sommet européen qui se tenait à Bruxelles mercredi soir.

Pour son premier sommet européen, François Hollande a plutôt réussi son coup. Le président français François Hollande est parvenu à imposer le sujet des euro-obligations dans le débat européen sur la croissance au cours du sommet informel de l'UE qui tenait dans la nuit de mercredi à jeudi. Ce, en dépit des réticences de la chancelière allemande Angela Merkel.

Tandis que pour Angela Merkel "les euro-obligations ne sont pas une contribution à la croissance" -position partagée par la Finlande, les Pays-Bas ou encore la Suède, pour qui ces eurobonds n'inciteraient pas les pays fragiles à la vertu budgétaire-, pour François Hollande il est essentiel de mettre en place cette forme de mutualisation des dettes au sein de la zone euro.

La majorité des États membres favorable aux euro-obligations

Mais le président français a insisté et réclamé que "la perspective" de cet instrument défendu de longue date par la Commission européenne soit "inscrite" au menu de l'Union européenne en vue du sommet des 28 et 29 juin. Il a pu s'appuyer sur de nombreux soutiens, à commencer par celui de la Commission européenne, mais aussi celui du président du Conseil italien Mario Monti. "La majorité des pays s'est dite en faveur des eurobonds, même des pays qui ne sont pas dans la zone euro comme la Grande-Bretagne", a souligné le chef d'État italien à l'issue du sommet. L'OCDE et la directrice générale du Fonds monétaire internationale, Christine Lagarde, étaient entrées dans le débat mardi, suggérant que les euro-obligations pourraient bénéficier à la zone euro en crise.

Des eurobonds pour un "approfondissement de l'Union monétaire"

A l'issue du sommet, Angela Merkel est restée sur sa position mais a jugé que le débat sur la question avait été "très équilibré". François Hollande a, quant à lui, obtenu une feuille de route: le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a annoncé qu'il présenterait en juin un rapport sur les principales étapes en vue de l'"approfondissement de l'Union monétaire". Il a cité parmi les pistes de travail "les euro-obligations dans une perspective de long terme, une supervision des banques plus intégrée et un schéma commun de garantie des dépôts" bancaires.

Ce rapport se fera en "coopération étroite" avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, celui de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, et celui de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a déclaré le président de l'UE.

La Grèce, toujours au menu

Le dîner a aussi été l'occasion d'explorer d'autres pistes de relance de la croissance, dont l'augmentation du capital de la Banque européenne d'investissement (BEI), qui pourrait se concrétiser lors du sommet de juin, ou encore la réorientation de fonds structurels européens ou la taxe sur les transactions financières. Après quatre heures de discussions sur la croissance, les 27 se sont aussi penchés sur la Grèce, sur fond de doutes quant à une sortie du pays de la zone euro. Les Bourses européennes ont fortement chuté mercredi et l'euro est passé sous 1,26 dollar pour la première fois depuis l'été 2010.