Sommet européen : Italie et Espagne font passer en force des mesures d'urgence

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  446  mots
Mario Monti et Mariano Rajoy, les Premiers ministres italien et espagnol - Copyright AFP
Au terme d'un bras de fer entre l'Italie et l'Espagne d'une part et leurs partenaires européens d'autre part, les membres de la zone euro réunis à Bruxelles sont parvenus à un accord sur la recapitalisation directe des banques et l'intervention via ses fonds de secours pour qu'ils achètent de la dette souveraine.

Victoire de l'Italie... et de l'Espagne. Mais pas lors d'une demi-finale de l'euro cette fois. A Bruxelles, les deux pays ont bloqué l'adoption du pacte de croissance jusqu'à l'obtention de mesures d'urgence par leurs partenaires de la zone euro réunis pour un sommet de deux jours. Le chantage semble avoir payé puisque des mesures visant à permettre une recapitalisation directe des banques ont été approuvées.

Recapitalisation directe des banques

Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy a annoncé aux petites heures du jour ce vendredi la mise en place d'ici la fin de l'année d'un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques, sous certaines conditions, via le Fonds européen de stabilité financière et le  Mécanisme européen de stabilité (FESF et MES). "Quand ce sera prêt, le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourra avoir la possibilité de recapitaliser directement les banques", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Un mécanisme unique de supervision financière sera établi, dans lequel "la Banque centrale européenne jouera pleinement son rôle", a expliqué le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. De quoi éviter que l'Espagne ne croule sous sa dette après avoir recapitalisé ses banques. Le pays avait officiellement demandé l'aide de l'Europe au début de la semaine pour trouver 62 milliards d'euros. 

Intervention sur le marché des dettes souveraines

En outre, la zone euro est également prête à faire un usage plus "souple" des fonds de secours afin de "rassurer les marchés et d'obtenir de la stabilité sur les obligations souveraines de ses membres", a ajouté Herman Van Rompuy, une façon d'indiquer que le FESF et le MES pourraient acheter directement des titres de dette de pays fragiles sur les marchés. "A la demande de l'Italie a été introduit, après une longue discussion, un paragraphe (...) pour des mécanismes de stabilisation des marchés pour les Etats qui respectent les recommandations faites à leur pays ainsi que le pacte de stabilité", et qui peinent malgré tout à se financer sur les marchés en raison de taux prohibitifs, a déclaré le président du conseil italien Mario Monti. "C'est le cas pour l'Italie en ce moment", a-t-il souligné, tout en assurant que Rome n'entendait pas faire appel à ces mécanismes pour l'instant.

Mario Monti, le président du Conseil italien s'est dit "satisfait" de cet accord arraché après "un moment très difficile". "Il y a eu un peu de tensions", mais "cela a été utile", a-t-il estimé. L'Allemagne notamment, s'était jusqu'ici farouchement opposée au type de mesures finalement adoptées.