Le président de la Bundesbank aurait menacé de démissionner

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  326  mots
L'actuel président de la Bundesbank, Jens Weidmann (à gauche), serre la main de son prédécesseur, Axel Weber, qui avait décidé de démissionner de son poste début 2011 - Copyright Reuters
Jens Weidmann, président de la Bundesbank, a songé plusieurs fois à démissionner en raison de son opposition au nouveau programme de rachats d'obligations que la Banque centrale européenne a l'intention de mettre en place, rapporte vendredi le quotidien allemand Bild.

Serait-ce la confirmation des tensions extrêmes dans les relations entre la Banque centrale européenne et la Bundesbank ? Selon le quotidien Bild-Zeitung de vendredi, Jens Weidmann, le président de la Banque centrale allemande, a déjà songé ouvertement à démissionner en raison de son opposition au programme de rachats d'obligations de la BCE. C'est le gouvernement fédéral qui l'a notamment persuadé de rester à son poste, toujours selon des informations du journal allemand qui citent des sources financières.

Un farouche opposant au programme de rachats d'obligations

Jens Weidmann critique à cor et à cri le programme de rachats d'obligations de la Banque centrale européenne, qui devrait être prochainement relancé pour soutenir les taux d'emprunts des pays de la zone euro en difficulté. Il a récemment assimilé une telle politique à "un financement des Etats par la planche à billets", qui risque de faire l'effet d'une "drogue" pouvant rendre les Etats "accro".

Deux précédents en 2011

Mais la portée de ses critiques est limitée, car il ne dispose que d'une seule voix au conseil de la BCE, comme les autres gouverneurs de Banque centrale de la zone euro. Son prédécesseur à la tête de la Bundesbank, Axel Weber, avait démissionné au premier semestre 2011, précisément parce qu'il était également opposé à ce programme de rachats d'obligations de la BCE, lancé en 2010. Il avait été imité en septembre dernier par le chef économiste de la BCE, Jürgen Stark, un autre Allemand, pour les mêmes raisons.

Jeudi, François Hollande a laissé entendre qu'une intervention pour limiter les taux d'emprunt des pays de la zone euro entrerait dans le mandat de l'institution. Le présient de la BCE Mario Draghi devrait dévoiler les détails du programme qui permettra de modérer les coûts d'emprunt des pays de la zone euro les plus en difficulté à l'occasion de la réunion de politique monétaire le 6 septembre prochain.