En Allemagne aussi, le nombre des faillites devrait augmenter en 2013

Par Marc Meillassoux, à Berlin  |   |  396  mots
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Si les indicateurs allemands sont encore au vert en 2012, certains experts craignent une dégradation de la conjoncture en 2013 et tablent sur une augmentation du nombre de faillites.

« L'économie allemande avance lentement vers les remous de la crise européenne. » C'est ainsi que conclut Helmut Rödl, président du bureau de recherche économique Creditreform, qui a publié hier une étude sur l'insolvabilité des entreprises et personnes privées en Allemagne. Alors que les Allemands ont été marqués l'an dernier par la faillite de plusieurs groupes comme la chaîne de droguerie Schlecker, l'année 2013 devrait voir le nombre de ces faillites augmenter. Ainsi, le nombre total de nouvelles procédures d'insolvabilité devraient atteindre 160.500 en 2013, contre 156.200 cette année. Parmi celles-ci, 30.500 concernent des entreprises, un chiffre en hausse de 5% par rapport à 2012. D'après l'Association allemande des insolvables, 900.000 personnes privées ou entreprises seraient actuellement en procédure.Une hausse finalement relative mais masquée en partie par une législation qui n'incite pas les insolvables à entamer une procédure. « Le nombre de personnes et d'entreprises insolvables ont diminué ces dernières années à mesure que l'Etat a durci les conditions de la procédure, notamment en supprimant les aménagements de paiement. Face aux coûts importants des procédures et des frais d'avocats, nombreux ont jeté l'éponge » explique à la Tribune, Matthias Hahn, avocat à la cour de Fribourg.

6,5 millions de surendettés

Le coût des faillites en 2012 s'est élevé à 38,5 milliards d'euros, une augmentation de 80% par rapport à 2011. Les deux tiers des pertes ont été essuyées par des créanciers privés, l'Etat perdant de son côté 12,3 milliards d'euros. Niveau humain, le coût est également élevé : 350.000 emplois seraient menacés en 2013. Malgré un taux de chômage au plus bas, l'augmentation des prix du logement et de l'énergie pourraient contribuer à faire basculer des particuliers en insolvabilité. Par-dessus tout, les experts craignent pour les 6,5 millions de surendettés, au bord de la faillite. « Pour l'instant, les indicateurs sont encore bons. La question est de savoir combien de temps l'Allemagne sera épargnée par la crise. Si la peur et le pessimisme gagnent du terrain, la crise peut se propager très vite en Allemagne, et le nombre de faillites se multipliera », explique Michael Bretz, directeur de la communication de Creditreform. Côté entreprises, il cite parmi les secteurs les plus menacés d'insolvabilité en 2013, les équipementiers automobiles, le secteur des énergies renouvelables notamment de l'énergie solaire et la logistique. L'industrie financière pourrait également glisser dans la crise.