Grèce : la gauche radicale en tête aux élections locales à Athènes

Par latribune.fr  |   |  706  mots
La Grèce vote ce dimanche pour ses élections locales
Les Grecs votent ce dimanche pour leurs élections locales. Selon les premières estimations, Syriza arrive en tête à Athènes et dans l'Attique. Une défaite semble se dessiner pour le gouvernement Samaras.

Une semaine avant les élections européennes, on a voté en Grèce ce dimanche pour le premier tour des élections locales. Les électeurs helléniques sont appelés à renouveler les conseils des 325 municipalités et ceux des 13 régions. C'était un test important avant le scrutin européen et alors que la majorité du gouvernement d'Antonis Samaras est extrêmement réduite à la Vouli, le parlement grec.

Syriza en tête dans l'Attique et à Athènes

Selon les premières estimations sorties des urnes, dans la municipalité d'Athènes, le candidat de Syriza,la coalition de la gauche radicale d'Alexis Tsipras, arriverait en tête avec 20 à 24,5 % des voix, devant celui du Pasok (social-démocrate) avec 19 à 23 %. Le candidat Nouvelle démocratie (les Conservateurs d'Antonis Samaras) obtiendraient 15 à 19 % et celui d'Aube Dorée, le parti néo-nazi de 14 à 17 % ! Dans la région de l'Attique, la première du pays, là encore Syriza est en tête avec une avance encore plus large sur le Pasok : 27 à 31 % contre 20,5 à 24,5 %. ND ne pourrait prétendre qu'à 14 à 16 %. 

Dans les deux cas, on se dirige donc vers un ballotage favorable à Syriza contre le Pasok, avec une élimination du parti du premier ministre. Si la tâche au second tour de Syriza sera difficile, car elle a peu de réserve de voix, c'est déjà une défaite pour le gouvernement.

A noter en revanche qu'à Thessalonique, la deuxième ville du pays, le candidat de Syriza arrive en troisième position avec 14 à 16 % des voix, derrière ND (24-28 %) et un candidat Indépendant (36-39 %). Un autre candidat indépendant devance de vingt points celui du centre-droit dans la région de Macédoine centrale, celle de Thessalonique. Le candidat d'Antonis Samaras est devancé aussi au Pirée et à Patras, où le candidat communiste du KKE le devance de plus de sept points.

Pas de test national, mais…

Ces élections ne devront pas être totalement interprétées entièrement comme un test national dans la mesure où les grands partis traditionnels, Pasok et Nouvelle Démocratie (ND), sont plus forts dans ces scrutins qu'au niveau national. Pour autant, il faudra observer le score de ces deux partis et celui des « nouveaux venus » sur la scène politique grecque, notamment Syriza, donné vainqueur des Européennes la semaine prochaine, les néo-nazis d'Aube Dorée et le nouveau parti modéré « le fleuve » (To potami).

Le gouvernement veut-il jouer sur la faible participation ?

La participation sera également un élément important d'analyse. Syriza a accusé le gouvernement d'avoir fusionné les votes européens et locaux pour le deuxième tour afin de profiter de la faible participation de ce dernier scrutin qui mobilise moins les électeurs des partis non traditionnels. En cas de second tour Nouvelle Démocratie-Pasok, beaucoup de votants potentiels pour Syriza ou Aube Dorée pourraient ainsi ne pas se rendre aux urnes. En 2010, la participation aux élections locales étaient passées de 72 % au premier tour à 53 % au second… En tout cas, si les premiers résultats se confirment, ce calcul n'est guère bon puisque les électeurs de Syriza vont sans doute se rendre aux urnes dimanche prochain.

Un référendum sur la privatisation de l'eau à Thessalonique

L'attention se portera aussi sur Thessalonique, la deuxième ville du pays, capitale de la Macédoine. Un collectif citoyen baptisé « SOSte to nero » (sauvez l'eau) tiendra un référendum sur la privatisation de la gestion de l'eau dans l'arrondissement. Cette privatisation, pour laquelle le français Suez Environnement notamment est candidat, est exigée par la troïka, mais fait face à une vive résistance de la population.

Brimades et rejet du référendum par les autorités

Initialement, les 11 maires de l'arrondissement avaient accordé au collectif l'accès aux bureaux de vote et aux listes électorales. Mais les pressions du gouvernement qui a déclaré « illégal » ce référendum les ont contraints à revenir en arrière. Les urnes se situent donc dehors, devant les bureaux. Dimanche matin, on ne signalait aucun incident. L'agence de privatisation a déjà prévenu qu'elle ne tiendrait pas compte de ce référendum et qu'elle poursuivrait le processus de privatisation de l'entreprise de gestion d'eau de la région.