
Des milliers de personnes ont manifesté jeudi à Athènes et à Salonique (nord) à l'appel des syndicats pour marquer "le 1er Mai, journée des travailleurs" et protester contre la poursuite des politiques de rigueur. La police était sur le pied de guerre et le centre-ville était bouclé à la circulation.
Deux cortèges différents
Comme d'habitude, deux différents défilés ont été organisés. Le premier sous la bannière de Pame, le Front des travailleurs proche du parti communiste, a rassemblé près de huit mille manifestants dans le centre-ville, selon la police. Ils ont défilé dans le calme jusqu'à Syntagma, la place symbole des manifestations, en contrebas du Parlement.
"La richesse est produite par les travailleurs eux-mêmes et non pas par les capitalistes", scandaient-ils.
Un second rassemblement des centaines de personnes selon les premières estimations de la police, et organisé par les centrales du privé (GSEE) et du public (Adedy), a commencé vers midi sur une place proche de Syntagma. "Jamais de nouveau un 1er Mai au chômage", était inscrit sur une banderole.
"Prenez les mémorandums (plan de mesures de rigueur) et allez vous en", scandaient des employés des municipalités, dont nombreux sont menacés de licenciement dans le cadre de réduction des dépenses publiques. "Que s'arrêtent les licenciements, les réductions de salaires, nous sommes pour une Europe sociale" criait aussi un manifestant dans un micro.
Des arrêts de travail en fin soirée sont prévus dans les moyens de transport en commun tandis que les liaisons maritimes et ferroviaires étaient perturbées en raison d'une grève de 24 heures observée par les syndicats des marins et des cheminots.
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Participation réduite
Toutefois, la participation aux manifestations restait réduite par rapport à celle des premières années qui ont suivi le début de la crise en 2010. La paupérisation de nombreux Grecs, frappés par le chômage, ont conduit à la lassitude.
En parallèle, la stabilisation politique et économique ces dernières années et les annonces gouvernementales prévoyant la reprise fin 2014 après une récession grave, ravive l'espoir pour la sortie de la crise.
Selon des chiffres de la police, plus de 20.000 manifestations ont été recensées depuis 2010 en Grèce, première victime de la crise de la dette en Europe qui avait alors menacé de faire éclater la zone euro.
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A la confusion des genres s'ajoutent aussi les comportements d'autruche. Jean-Claude Juncker (ancien Premier ministre du Luxembourg) a reconnu devant les députés européens que l'Eurogroupe qu'il présidait «avait soutenu les recommandations de la troïka sans en examiner les implications politiques spécifiques»... Le même Eurogroupe a aussi, en 2013, imaginé de spolier les petits épargnants des banques chypriotes en faillite pour ne pas faire fuir les gros déposants russes, à la demande du président (communiste) de Chypre, Dimitris Christofias... Dans ce capharnaüm où se dissolvent les responsabilités politiques, les différents acteurs tirent la politique économique à hue et à dia. La BCE refuse de faire contribuer les senior bond holders, les banques et les fonds qui avaient souscrit aux juteuses émissions d'obligations des banques irlandaises en faillite. C'est donc sur l'insistance de Jean-Claude Trichet, terrorisé à l'idée d'une déstabilisation du système bancaire, que le budget irlandais prendra entièrement à sa charge les pertes des banques privées, provoquant un déficit public de plus de 9 % du PIB. C'est aussi sur l'injonction du très dogmatique commissaire Olli Rehn que la Grèce est contrainte à un exercice de réduction accélérée de son déficit public, alors que le FMI militait pour privilégier une politique de réduction des coûts salariaux, une «dévaluation interne». Bruxelles n'a jamais voulu accepter les arguments, pourtant étayés, de Washington, selon lesquels la cure budgétaire accélérait la crise plutôt qu'elle n'aidait à la résoudre. Du coup, la population grecque a dû subir une déflation des salaires (- 22 % pour le salaire minimum) et budgétaire, et enfin une restructuration de la dette, avec pour corollaire trois années consécutives d'une terrible récession. Le bilan de la troïka est donc loin d'être globalement positif : l'endettement des pays n'a pas baissé, il a au contraire explosé dans les quatre pays sous contrôle. L'Irlande va, certes, sortir de sa situation d'assistée de l'Europe. Mais elle a dorénavant une dette de 120 % du PIB alors que, avant la crise, elle n'était que de 30 %. La Grèce traîne un endettement de plus de 170 % de son PIB, alors qu'elle a bénéficié en 2012 d'un effacement de la moitié de ses créances bancaires. Athènes sollicite une nouvelle opération cette année. Le chômage de masse a explosé (25 % en Grèce, 6 % au Portugal, 15 % en Irlande...).
Cette bande de minables qu'ils ont pour gouvernement devrait quitter cette europe avant qu'il ne soit trop tard.
Qant a nous il faudra les imiter. (Nos dirigeants sont des bornés)
Pas les hôpitaux grecs...
Le chomage n'est que de 70 % chez les jeunes.