Sarkozy devant le Congrès : un "emprunt national", pas de rigueur, ni de hausse d'impôts

Par latribune.fr  |   |  677  mots
Pour la première intervention d'un chef de l'Etat devant le parlement réuni en congrès sous la Vème République, Nicolas Sarkozy a affirmé ce lundi que la crise économique n'était "pas finie", et qu'on ne savait pas "quand elle se terminera". Pour autant, il a affirmé qu'il ne mènerait pas "une politique de rigueur" et n'augmenterait "pas les impôts" au moment de la reprise économique.

"La crise n'est pas finie, nous ne savons pas quand elle se terminera. Nous devons tout faire pour que ce soit le plus rapidement possible", a déclaré le chef de l'Etat au début de son discours devant le Congrès de Versailles. "En attendant nous devons continuer à soutenir l'activité, nous devons continuer à garantir la stabilité de notre système bancaire, nous devons protéger nos concitoyens les plus fragiles, ceux qui souffrent le plus".

"Nous devons tout faire pour éviter que les victimes de la crise ne deviennent des exclus que nous ne pourrions plus réinsérer dans l'économie et dans la société. L'exclusion, c'est sans doute ce que la crise peut engendrer de plus grave", a ajouté Nicolas Sarkozy. "La crise est aussi un puissant révélateur de nos défaillances et de nos faiblesses et faire le dos rond en attendant que ça passe serait une erreur", a-t-il jugé estimant que "nous avons laissé faire la part trop belle au capital financier".

"Considérer la crise comme une parenthèse bientôt refermée, comme si on allait pouvoir se comporter comme avant serait une erreur fatale", a également dit le chef de l'Etat. Pour autant, il a affirmé qu'il ne mènerait pas "une politique de rigueur" et n'augmenterait "pas les impôts" au moment de la reprise économique.

Nicolas Sarkozy a déclaré aussi que "le temps de la décision" sur la réforme des retraites serait "à la mi-2010", précisant que "toutes les options seront examinées", y compris le relèvement de l'âge de départ. "Quand viendra le temps de la décision, nul ne doute que le gouvernement prendra ses responsabilités (...) 2010 sera un rendez-vous capital, il faudra que tout soit mis sur la table: l'âge de la retraite, la durée de cotisation et la pénibilité", a-t-il ajouté, précisant que "toutes les options seront examinées". Indiquant que "les partenaires sociaux feront des propositions", Nicolas Sarkozy a dit qu'il n'avait "nullement l'intention de fermer le débat alors même qu'(il) commence à l'ouvrir".

Toujours dans le champ de la protection sociale, le président a indiqué vouloir aller "plus loin dans la maîtrise (des) dépenses de santé". "Nous n'éluderons pas la question des niches sociales, qui font perdre à la Sécurité sociale des recettes dont elle a tant besoin".

Concernant la loi Hadopi sur la régulation d'Internet, partiellement censurée par le Conseil constitutionnel, notamment dans son volet répressif, le président a affirmé qu'il "irait jusqu'au bout" sur le téléchargement illégal, laissant donc entendre qu'un nouveau dispositif était en préparation.

Concernant les victimes de la crise économique, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il proposerait que "tout licencié économique" puisse "pouvoir garder son salaire et recevoir une formation pendant un an".

Et il a annoncé la création d'un emprunt national "pour financer les priorités du gouvernement".

Il a donné aussi un coup de pouce à la réforme territoriale en assurant que le nombre d'élus régionaux et départementaux serait réduit. "Nous ne nous déroberons pas devant la réduction du nombre des élus régionaux et départementaux. Nous ne nous déroberons pas devant le problème de la répartition des compétences", a-t-il insisté.

Le comité Balladur, que Nicolas Sarkozy a chargé d'étudier une simplification territoriale, a notamment proposé la création de conseillers territoriaux qui siègeraient à la fois au niveau des régions et des départements. Selon un de ses membres, l'ancien ministre UMP Dominique Perben, qui pourrait selon la rumeur revenir au gouvernement, l'objectif est de réduire de moitié le nomtre de conseillers généraux et régionaux, actuellement de 6.000.

Enfin, Nicolas Sarkozy souhaite "aller le plus loin possible sur la taxe carbone", afin de taxer la pollution pour alléger les charges sur le travail.

Quant au remaniement ministériel annoncé, il devrait, selon le chef de l'Etat, intervenir ce mercredi.