Elections régionales : l'abstention risque de rester à un niveau record

Par Alain Baron  |   |  445  mots
Un sondage CSA pour Aujourd'hui en France/Le Parisien paru vendredi a annoncé pas moins de 55% d'abstentionnistes dimanche pour le second tour des élections régionales, soit 14 points de plus qu'au premier tour des régionales 2004.

Un

sondage

CSA pour Aujourd'hui en France/Le Parisien paru vendredi a annoncé pas moins de 55% d'abstentionnistes ce dimanche, après 53,65% au premier tour (soit 14 points de plus qu'au premier tour des régionales 2004).

Si le premier scrutin régional de 1986 avait mobilisé les électeurs, avec seulement 25,2% d'abstention - nouveauté oblige, sans doute -, le désintérêt des citoyens s'était fait sentir en 1988, où la gauche avait réussi une poussée, avec 44,9% d'abstention. En 2004, où la gauche avait gagné, l'abstention avait diminué à 34,32% (chiffre du second tour).

Hausse de l'abstention : une tendance depuis plusieurs décennies

Globalement, la tendance est à la hausse de l'abstention en France depuis plusieurs décennies. Mais l'on remarque que plus le scrutin est local (cantonales, municipales), plus la participation des électeurs est forte (un peu plus de 30% d'abstention pour ces scrutins locaux). A contrario, les dernières élections européennes de 2009, gagnées par l'UMP, ont enregistré un taux d'abstention de 59,37%, après 57,21% en 2004, 53,24% en 1999, 47,29% en 1994 ou 51,2% en 1989.

Pour les élections présidentielles, l'intérêt des électeurs reste vif. En 2007, l'abstention n'a atteint que 16,22% au premier tour et 16,03% au second. En revanche, en 2002, elle avait dépassé 28% au premier tour, ce qui fut fatal à Lionel Jospin, et 20% au second, où pourtant le suspense était mince tant le duel Chirac-Le Pen semblait joué d'avance. Le record d'abstention pour une présidentielle revient à celle de 1969, avec un taux de 31,1%, à l'occasion de la confrontation de Georges Pompidou et Alain Poher. Il est ensuite retombé à 12,7% en 1974, quand Valéry Giscard d'Estaing a battu sur le fil François Mitterrand.

Les référendum boudés par les Français

Pour les législatives, les Français se mobilisent assez, même si l'on observe là aussi une poussée générale de l'abstention. En 2007, l'UMP a remporté une nette majorité à l'Assemblée nationale, dans la foulée de l'élection de Nicolas Sarkozy, avec un taux d'abstention de 39,6% au premier tour et 40% au second. Depuis 1958, année de naissance de la Vème république, le taux d'abstention oscille entre 15% en 1978 (scrutin gagné par la droite) et 40% en 2007.

Mais c'est sans doute les référendums qui captivent le moins les foules. Les sommets de l'abstention ont été atteints en 2000 (69,8%) pour l'adoption du quinquennat, et en 1988 (63%) pour le statut de la Nouvelle-Calédonie. En revanche, l'approbation de la Constitution de 1958 a passionné les électeurs, l'abstention atteignant seulement 15,1%.

Pour ces régionales, quelque 44,2 millions d'électeurs doivent désigner 1.880 conseillers régionaux dans vingt-six régions. Au deuxième tour, seules les listes ayant obtenu 10% des voix pourront se maintenir. Avec 5%, elles pourront fusionner avec une liste qui se maintient.