Rama Yade : critiques radicales contre l'UMP

Par Source Reuters  |   |  410  mots
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A peine évincée du gouvernement, Rama Yade a rejoint le Parti radical de Jean-Louis Borloo. Elle explique son départ de l'UMP en raison du positionnement préconisé vis-à-vis du Front national par le nouveau secrétaire général, Jean-François Copé.

Rama Yade a justifié jeudi sa décision de rejoindre le Parti radical par le positionnement préconisé vis-à-vis du Front national par le nouveau secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.

L'ancienne secrétaire d'Etat aux Sports, écartée du gouvernement lors du remaniement du 14 novembre, critique la stratégie prônée par le nouveau patron du parti présidentiel après les dernières déclarations de Marine Le Pen.

Jean-François Copé a suggéré ce week-end à l'UMP d'occuper fermement le terrain sur les thèmes soulevés par l'extrême droite en relançant notamment le débat sur l'identité nationale.

Mais le Premier ministre, François Fillon, puis le porte-parole du gouvernement, François Baroin, ont clairement pris leurs distances avec cette idée.

Rama Yade, qui quitte l'UMP pour rallier la formation centriste de Jean-Louis Borloo, le fait aussi, remettant clairement en cause l'agenda fixé par Jean-François Copé.

"J'ai constaté que cette question de la cohésion sociale qui me tient à coeur n'est pas une priorité (au sein du parti présidentiel)", a-t-elle dit sur Europe 1.

"J'ai le sentiment de ne pas avoir été comprise sur cette question-là, que la priorité aujourd'hui, c'est de contenir le Front national en allant sur son terrain", a-t-elle ajouté.

Marine Le Pen, qui vise la tête de son parti et une place au second tour à la présidentielle en 2012, a provoqué une réaction de l'UMP en établissant un parallèle entre les prières de musulmans dans la rue et l'Occupation.

Rama Yade a réagi jeudi à ces propos, déclarant : "Je crois que si certains musulmans (en) sont arrivés à prier sur le trottoir, c'est qu'ils n'avaient pas le choix."

L'ancienne secrétaire d'Etat, qui jouit d'une forte popularité, a pris soin d'épargner Nicolas Sarkozy pour concentrer ses attaques sur Jean-François Copé, qu'elle à accusé à demi-mot de trop penser à sa candidature pour la présidentielle de 2017.

"Nous ne sommes pas encore en 2017", a-t-elle dit. "La prochaine échéance, c'est 2012, c'est Nicolas Sarkozy."

Elle a ajouté que sa décision de se placer aux côtés de Jean-Louis Borloo, autre "sortant" du gouvernement, ne signifiait pas qu'elle se démarquait de la majorité.

"Je ne suis pas dans l'opposition", a-t-elle souligné. "C'est la même majorité, mais cette majorité a besoin d'avoir une aile droite mais aussi une aile gauche et centriste incarnée par le Parti radical."