Les ministres ne pourront plus quitter l'Union Européenne sans en informer Matignon

Par Pierre Kupferman  |   |  362  mots
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François Fillon a envoyé ce mercredi un courrier à tous les membres du gouvernement dans lequel il leur précise les conditions - très restrictives - dans lesquels ils vont désormais pouvoir partir en vacances ou en week-end.

L'Elysée l'avait demandé, Matignon l'a exaucé. Après l'émoi causé par les réveillons de Michèle Alliot-Marie en Tunisie et, dans une moindre mesure, de François Fillon en Egypte, le chef de l'Etat avait fortement recommandé aux membres du gouvernement de privilégier la France lorsqu'ils prennent des congés.

Ce mercredi, François Fillon a envoyé une missive à ses ministres et secrétaires d'Etat pour leur signaler que désormais, ils devront le "saisir" de tout projet de séjour à l'étranger à l'exception bien entendu des voyages officiels.  Le courrier stipule que les membres du gouvernement devront "informer le secrétaire général du gouvernement de tout séjour effectué à titre strictement privé dans un pays situé en dehors de l'Union Européenne". Les vacances en Sicile ou les week-ends à Berlin sont donc exemptés de cette obligation.

Les prolongations de voyages officielles à titre personnel également soumis aux nouvelles règles

François Fillon prévient par ailleurs ses ministres : pas question de jouer sur les mots. S'ils partent en voyage officiel et entendent en profiter pour prolonger leur séjour, il faudra qu'ils en informent Matignon. La nouvelle procédure concerne en effet "les invitations à titre privé mais encore les séjours privés qui précéderaient ou suivraient un déplacement dans le cadre des fonctions"

Le Premier ministre écrit également dans son courrier qu'il entend être informé au préalable de "toutes les invitations émanant d'un hôte étranger et les facilités offertes, que leur auteur soit public ou privé". Le Premier Ministre confie à ce titre une nouvelle mission au Secrétaire Général du gouvernement. Celui-ci devra d'abord s'assurer auprès des services du Président de la République et du ministre des Affaires Etrangères que le déplacement "ne pose pas de problème de compatibilité avec la politique étrangère de la France" et vérifier avec les ministres concernés que "les conditions de déroulement du séjour ne sont pas susceptibles de susciter quelque critique que ce soit s'agissant de la prise en charge des frais de séjour et d'hébergement."