L'autre "affaire DSK" qui agite le PS

Par latribune.fr  |   |  554  mots
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Une plainte pour tentative de viol, qui aurait eu lieu en 2003, doit être déposée ce mardi contre Dominique Strauss-Kahn par Tristane Banon. Selon la journaliste, certains membres du PS, en particulier François Hollande, auraient été au courant de cette histoire. L'ancien patron du FMI déposera lui aussi une plainte contre la jeune femme pour diffamation.

Si Dominique Strauss-Kahn pourrait être blanchi à New York, une nouvelle "affaire" risque de l'attendre à Paris. En effet, une plainte pour tentative de viol doit être déposée ce mardi par Tristane Banon. L'écrivain et journaliste accuse celui qui était alors député du Val-d'Oise de l'avoir attaquée lors d'une interview en février 2003. Les avocats de DSK ont fait savoir ce mardi qu'ils déposeraient plainte pour diffamation.

Une plainte huit ans après les faits imputés

L'histoire, évoquée publiquement dans une émission de télévision présentée par Thierry Ardisson en 2007 et sans que le nom du principal protagoniste ne soit diffusé, ressurgit en mai au moment de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New-York. Jusque là, aucune plainte n'avait été déposée, parce que Tristane Banon ne voulait pas être "la fille qui a eu un problème avec un homme politique". Cette dernière aurait aussi été dissuadée par sa propre mère, Anne Mansouret, membre du PS, d'agir plus tôt.

L'action en justice finalement décidée aurait été prévue le 15 juin, a expliqué David Koubbi, avocat de Tristane Banon. Cette décision aurait été prise avant les nouveaux rebondissements à New York depuis le 1er juillet les la découverte de faits remettant en cause la crédibilité de la femme de chambre du Sofitel. "Je n'en peux plus d'entendre dire que je suis une menteuse", a justifié Tristane Banon. "De voir Strauss-Kahn libre, dîner dans un restaurant de luxe entre amis, cela me rend malade", a-t-elle ajouté.

François Hollande "très inquiet"

Selon Tristane Banon, des personnalités du PS étaient au courant de cette histoire. La journaliste vise en particulier l'ancien secrétaire national du PS. "Très inquiet, François Hollande m'a dit qu'il avait parlé de tout cela avec ma mère. Il espérait que je suive le conseil qu'il lui avait donné, à savoir de porter plainte", a-t-elle raconté à L'Express lundi. Or, le candidat à la primaire socialiste ne reconnaît pas avoir été au courant de cette affaire. "L'entendre nier a été un élément déterminant dans ma décision de porter plainte", a ajouté la jeune femme dans l'entretien accordé lundi. "Sa mère, Anne Mansouret, avait évoqué un incident qui se serait passé, je n'en savais pas plus", a-t-il précisé à la presse lors d'un déplacement à Fort-de-France. "Si j'ai pu être au courant là d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil, ou une interdiction", a conclu le député de Corrèze.

Au PS, cette deuxième histoire suscite aussi des commentaires. "Cette affaire Banon est assez mystérieuse", a ainsi jugé Pierre Moscovici, sur I-télé "Cela fait huit ans, on voit des choses curieuses, la mère qui d'abord l'empêche puis la pousse à porter plainte", a noté ce strauss-kahnien. Enfin Jean-Christophe Cambadélis, autre lieutenant de DSK, avance que la jeune femme aurait pu être conseillée pour porte plainte à ce moment précis. "Madame Banon avait dit : "je ne porterai pas plainte parce que je ne veux pas interférer avec l'affaire à New York", et aujourd'hui elle le fait, c'est donc qu'on l'a fortement incitée", a déclaré le député du XIXème arrondissement de Paris au micro d'Europe 1.