Le coup de théâtre se confirme. Dominique Strauss-Kahn est libéré "sur parole". Le juge Michael Obus a décidé d'assouplir les conditions de son assignation à résidence avant la prochaine audience qui devrait avoir lieu le 18 juillet. Cette date pourrait être avancée.
Toujours inculpé pour agression sexuelle notamment, l'ancien favori des sondages risque plus de 70 ans de prison. "Aucune charge n'est abandonnée" a rappelé le procureur général de New York, Cyrus Vance.
Selon une information non confirmée, ce dernier aurait transmis un communiqué dans lequel il affirme que la femme de ménage aurait "menti". Nafissatou Diallo, dont le témoignage est déjà remis en doute par les dernières révélations du New York Times, aurait bien nettoyé une autre chambre après celle de Dominique Strauss-Kahn contrairement à ce qu'elle a affirmé au Grand Jury.
Strauss-Kahn libre mais sans passeport
En attendant son procès, Dominique Strauss-Kahn pourra quitter l'appartement au sud de Manhattan dans lequel il était assigné à résidence. Son passeport restera entre les mains de la justice new-yorkaise. En outre, la caution d'un million de dollars et le dépôt de garantie de 5 millions de dollars lui seront restitués.
A l'issue de cette décision prise en quelques minutes, les avocats de l'ancien patron du FMI ont évoqué le "soulagement" que provoquait cette décision pour leur client et sa famille. Pour eux, il ne fait aucin doute que Dominique Strauss-Kahn "sera acquitté". "A chacune de ses apparitions nous avons rappelé que cette affaire n'était pas ce qu'elle semblait être" a ajouté Benjamin Brafman, l'un des deux défenseurs de l'homme politique français. "A quelques jours de la fête de l'Indépendance américaine, le 4 juillet, nous fêtons l'indépendance personnelle de Dominique Strauss-Kahn" a ajouté l'avocat devant le palais de Justice où avait lieu l'audience.
Audience surprise
Cette audience surprise intervient après la publication d'information par le New York Times selon lesquelles la crédibilité des accusations de la plaignante serait entachée. Le quotidien new-yorkais ajoutait que les procureurs ont rencontré jeudi les avocats de Dominique Strauss-Kahn pour discuter de l'opportunité d'abandonner les accusations de "crime" ("felony") dont fait l'objet.
Bien qu'ils estiment que le procureur Vance "se dirige vers un non-lieu", les avocats de la victimes ont tenu à préciser que ces derniers rebondissements ne changeraient rien aux accusations portées par Nafissatou Diallo. Cette dernière devrait bientôt s'exprimer publiquement sur l'agression qu'elle dit avoir subi. "Les preuves médico-légales vont dans le sens des déclarations de la victime", a ainsi réaffirmé Kenneth Thompson, défenseur de la femme de chambre, après le verdict du juge. "Rien ne change le fait très important qui est que Dominique Strauss-Kahn a commis une agression sexuelle violente dans une chambre d'hôtel du Sofitel", avait-il déjà expliqué dans un communiqué plus tôt dans la journée.
"Soulagement" à gauche
Avant même son annonce, la libération de Dominique Strauss-Kahn suscitait de nombreuses réactions à gauche comme à droite. De nouveaux commentaires n'ont pas tardés à suivre la décision du juge américain. Benoît Hamon, porte-parole du PS, a parlé "d'intense soulagement" après la sortie du tribunal du socialiste et de son épouse. Jack Lang est allé plus loin en affirmant que "la France a besoin de sa compétence de son talent et de son rayonnement international". Enfin François Hollande, actuel candidat aux primaires socialistes se serait dit "ouvert" à un report de la date limite des dépôts de candidature pour l'instant fixée au 13 juillet.