Areva T et D : qui dit "moins" ?

Par Gaël Vautrin  |   |  266  mots
La logique d'Anne Lauvergeon est de vendre au meilleur prix ce bijou de famille racheté en 2003 pour sauver Alstom d'une faillite certaine. Mais le prix est-il si déterminant dans cette affaire ?

Les enchères montent sur Areva T&D. Comme le rapportait ce matin « La Tribune », le prix offert par les intéressés, Toshiba et GE, est désormais compris entre 4 et 5 milliards d'euros. Loin des 3,5 milliards offerts par Schneider et Alstom.

La valeur de l'actif s'apprécie à mesure que le 23 novembre se rapproche, date à laquelle le numéro un mondial du nucléaire est censé rendre son verdict. Une aubaine pour Areva ? Pas exactement. Certes, la logique d'Anne Lauvergeon est de vendre au meilleur prix ce bijou de famille racheté « à l'insu de son plein gré » en 2003 pour sauver Alstom d'une faillite certaine.

Mais le prix est-il en définitive si déterminant dans cette affaire ? Il y a encore quinze jours, lorsque les offres n'excédaient pas les 3,5 milliards d'euros, les analystes du CM-CIC soulevaient en substance l'idée que « atomic woman » pourrait facilement s'accommoder d'un prix bas pour revendiquer une augmentation de capital « compensatrice plus importante que prévu ». L'objectif ? L'éternelle quête de la patronne d'Areva : permettre au groupe de prendre ses distances de l'Etat actionnaire.

« C'est pourquoi nous ne pensons pas que la cession puisse péricliter uniquement sur un problème de prix car il y a à la clé un enjeu d'émancipation de l'actionnaire étatique encore plus important à portée de main » soulignaient les experts du CM-CIC. Pour l'heure, le marché préfère regarder les enchères monter à 4 voire 5 milliards d'euros, soit près d'un tiers de la capitalisation boursière du groupe. Pour preuve, le titre Areva (certificat d'investissement) s'apprécie en milieu d'après-midi de 2,44 %.