Des pertes trimestrielles, des commandes en baisse, des incertitudes concernant l'A380 et l'A400M et, comble du comble, une totale incapacité à donner une prévision d'Ebit pour 2009 à un mois et demi de la fin d'année ... Si cela n'est pas encore la fin du monde, cela pourrait y ressembler pour EADS. Mais la Bourse a ses raisons que la raison a, parfois, bien du mal à déchiffrer ... Puisque le titre du géant européen de l'aéronautique s'adjuge plus de 4 % ce lundi.
Certains analystes louent les mérites du groupe en matière de gestion de cash. Malgré la crise et le soutien financier apporté à la filière aéronautique, EADS affiche encore une trésorerie nette de 8,1 milliards d'euros contre 9,2 milliards fin 2008. Mais cela ne fait pas tout.
Pour d'autres experts, il s'agit plus d'un « effet » Dubaï (le grand salon aéronautique qui se tient cette semaine), qu'autre chose. Pour conjurer le sort, Boeing et EADS s'accordent en tout cas aujourd'hui à dire que le trafic devrait reprendre l'année prochaine. Mais vraisemblablement cela ne se ferait pas ressentir sur leurs comptes avant 2011-2012. Pas de quoi emballer les investisseurs. Et pourtant, ceux que l'on sait traditionnellement «court-termistes», semblent manifestement jouer aujourd'hui EADS au long cours.