PSA, la vieille fille à marier

Par Gael Vautrin  |   |  335  mots
Le constructeur français et son homologue japonais, Mitsubishi, ont mutuellement renoncé à une alliance capitalistique.

C?est décidé. Ces deux là n?apposeront pas leur nom au bas du parchemin. Trois mois après avoir annoncé être en discussions en vue d?un rapprochement, PSA et Mitsubishi ont profité de la grande messe du Mondial de l?auto qui se tient actuellement à Genève, pour renoncer, par consentement mutuel, au mariage. « Tant mieux » serait-on tenté de dire. Car sur le papier l?union n?avait rien d?évident. A l?annonce de ces préliminaires début décembre, le marché avait mal réagi, considérant que le montage financier initialement évoqué avantageait plus les actionnaires de la firme nippone que ceux du constructeur français. Ces considérations mises à part, il est très vite apparu que le français n?avait, par ailleurs, pas les moyens financiers de ses ambitions.

Faut-il pour autant se réjouir que ce nouveau prototype industriel franco-japonais reste aujourd?hui sur le bord de la route ? Loin de là. Certes, comme le soulignait Crédit Suisse début décembre, cette alliance était plus « dictée par la nécessité que pour une raison stratégique convaincante ». Mais sur le fond il y a désormais une réelle « nécessité » pour PSA à nouer une alliance à l?international. Ne serait-ce que pour trouver des relais de croissance sur des marchés porteurs. Mais cela n?est pas tout.

Dans un secteur qui, malgré la crise et la baisse des stocks l?an dernier, reste structurellement en situation de surcapacité, il n?y a plus de place pour tous les constructeurs. Et ce ne sont pas les coopérations industrielles ici et là qui vont changer la donne. Ces initiatives ne sont en fait qu?un écran de fumée à la nécessaire restructuration qui tarde à venir. Quoi que ? Certains ont déjà pris les devants à l?image de Volkswagen avec Suzuki et Fiat avec Chrysler. Dans cet environnement incertain et changeant, PSA fait désormais office d?incorrigible vieille fille à marier.