-10% en une semaine : la Bourse de Paris entre en correction

Par latribune.fr  |   |  564  mots
(Crédits : ALY SONG)
Le CAC a encore fortement reculé ce jeudi, perdant plus de 3%. La baisse affecte l'ensemble des Bourses mondiales, alors que les craintes sur le coronavirus ne faiblissent pas.

Les indices boursiers mondiaux s'enfonçaient dans la dépression jeudi, balayant la furtive stabilisation de la veille, tandis que l'épidémie de nouveau coronavirus s'étend à travers la planète.

A la clôture, le CAC 40 affiché un repli de 3,3%, repassant sous la barre des 5.500 points. Cela représente désormais une baisse de 10% en une semaine, faisant entrer l'indice parisien dans une correction. Forte baisse également à Francfort (-3,1%), à Londres (-3,4%) et à Milan (-2,6%) ou encore à Madrid (-3,3%)

A Wall Street, à la mi-séance, l'indice Dow Jones chutait de 2,59%, entrant lui aussi en correction, affichant une chute de 11% sur les deux dernières semaines. Plus tôt dans la journée, la Bourse de Tokyo avait terminé la séance sur un repli de 2,1%3.

Dans le même temps, le pétrole poursuivait sa dégringolade jeudi: -4%, à 46,76 dollars pour le baril WTI. A l'inverse les valeurs refuges faisaient le plein, à commencer par la dette des pays les plus solides. Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne descendait nettement, signe d'une forte demande, tout comme celui des Etats-Unis évoluait à de nouveaux plus bas historiques à 1,28%.

Outre les inquiétudes croissantes liées au coronavirus, les marchés affrontent des "vents de panique sur des seuils techniques" qui entraînent "des ventes forcées", c'est-à-dire intervenant automatiquement en se basant sur des algorithmes, explique à l'AFP Laurent Gaetani, gérant chez Degroof Petercam.

L'anxiété des investisseurs grimpe à mesure que l'épidémie de Covid-19 se répand à travers la planète et "si jamais le coronavirus devait arriver vraiment aux Etats-Unis, il est possible que la chute s'accentue", même si le président américain Donald Trump s'est voulu rassurant mercredi soir, poursuit le spécialiste.

Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 81.000 personnes et fait plus de 2.760 morts dans le monde. Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé a estimé jeudi que l'épidémie a atteint un "point décisif", appelant les pays à agir "rapidement" pour endiguer ce "virus très dangereux".

L'épidémie semble avoir atteint un pic en Chine où le nombre de décès quotidiens continue de diminuer. Mais le Covid-19 concerne désormais une quarantaine d'autres nations. Symbole s'il en est, l'Arabie saoudite a suspendu l'entrée sur son territoire des pèlerins se rendant à la Mecque. Le nouveau coronavirus a également débarqué en Amérique latine, en débutant par le Brésil.

L'espoir de mesures de soutien

Face à cette diffusion, plus personne ne doute de l'impact de l'épidémie sur la croissance mondiale, même s'il est encore difficile à évaluer. D'ores et déjà, nombre d'entreprises ont révisé leurs objectifs à la baisse ou fait montre de prudence en faisant sans aucune ambiguïté le lien avec le coronavirus, à l'instar de la banque Standard Chartered, du numéro un mondial de la bière AB InBev, ou du groupe aérien Air France-KLM.

Dans l'Union européenne, Bruxelles envisage de proposer dans un mois, si c'est nécessaire, "des mesures d'accompagnement" aux secteurs économiques fragilisés par le coronavirus, a indiqué jeudi le commissaire européen à l'Industrie, Thierry Breton. "Une réponse de politique monétaire est possible, les marchés jouent avec l'idée de baisse des taux aux Etats-Unis" pour soutenir l'économie, écrit aussi La Banque Postale Asset Management dans une note.

(avec AFP)