Année noire pour la Bourse de Paris qui a perdu 42,68% en 2008

Par latribune.fr  |   |  570  mots
La Bourse de Paris vient de vivre la pire année de son histoire. Pour ses 21 ans, le CAC s'est offert un plongeon de 42,68%, dans un marché désorienté par la crise financière mondiale. Ce sont plus de 600 milliards d'euros de pertes potentielles.

Année noire à la Bourse de Paris, comme pour l'ensemble des places boursières de la planète. Ce mercredi 31 janvier, le CAC, l'indice phare de la place parisienne, affiche une chute de 42,68% de sa capitalisation boursière, soit plus de 600 milliards d'euros de pertes.

L'ensemble des valeurs qui la composent termine l'année dans le rouge. Dexia arbore le titre peu envié de plus forte dégringolade de l'année. La banque franco-belge a vu sa capitalisation boursière fondre de 81,41% en 2008. Le secteur automobile, lui aussi a dérapé. Renault a perdu 80,88% de sa valeur boursière et Peugeot 76,57%.

La première partie de l'année a été particulièrement dure pour les valeurs financières, prises dans les filets de la crise du "subprime", les entreprises fortement exposées aux marchés émergents et à la hausse du pétrole réussissant à tirer leur épingle du jeu.

Mais au deuxième trimestre, la thèse du "découplage" entre les économies occidentales et celles en développement s'est effondrée. La crise financière s'est transformée en crise économique mondiale et les cours du brut se sont effondrés, après avoir atteint un plus haut niveau historique à 147 dollars le baril en juillet. En conséquence, c'est l'ensemble des valeurs cotées qui a plongé en Bourse.

Seules quelques valeurs dites "défensives" ont réussi à limiter la casse sur le CAC. GDF Suez n'a ainsi perdu que 11,69% de sa valeur en 2008, France Télécom affiche un recul de 18,93% de sa capitalisation boursière et Essilor une baisse de 23,09%.

Sur le SBF 120, une seule et unique valeur termine l'année sur un bilan positif: Hermès International. Le titre du groupe de luxe a progressé de 15,69% cette année, les investisseurs tablant sur son entrée dans les valeurs du CAC 40. Mais cette performance est légèrement faussée par le très faible flottant du groupe.

Plongeon des valeurs industrielles cycliques

Selon une étude de "Fidelity International", 2008 a vu l'émergence de "deux tendances de fond au sein du classement de l'indice CAC 40". D'une part, les valeurs cycliques, en particulier industrielles, ont fortement baissé, notamment en raison des évolutions de coûts des matières premières et du ralentissement économique mondial. D'autre part, les valeurs défensives, liées à la consommation et à la santé, ont confirmé leur caractère défensif.

Du point de vue de la structure du CAC 40, cela se traduit par le plongeon du poids des constructeurs automobile dans l'indice. Peugeot est ainsi passé de la 35ème à la 39ème place. Quant à Renault, la chute est encore plus vertigineuse. Le titre a chuté de treize places, il pointe désormais en 33ème position. Le sidérurgiste ArcelorMittal, lui, est tombé de la 8ème à la 14ème place et Saint Gobain ne figure plus qu'en 19ème position, contre la 14ème il y a un an.

A l'inverse, GDF Suez a fait son entrée dans le trio de tête des poids lourds du CAC. Il y a remplacé BNP Paribas, qui après avoir bien résisté à la crise début 2008, a beaucoup souffert durant la deuxième partie de l'année. Dans leur ensemble, les grandes sociétés ont mieux résisté que les petites entreprises, selon l'étude de "Fidelity". Ainsi, le CAC small 90 a enregistré un repli annuel supérieur à celui de son grand frère CAC 40, de 53,57%.