La Bourse de Paris reste l'arme aux pieds

Par Blandine Hénault  |   |  638  mots
Les investisseurs ont limité les prises de risques cette semaine alors que la saison des résultats des entreprises du CAC 40 a pris fin. L'indice phare de la Bourse de Paris affiche une légère hausse hebdomadaire de 0,4%.

Après un début d'année intense sur les marchés, les investisseurs ont profité de cette semaine "anniversaire"- un an après le rebond du 9 mars 2009 - pour souffler. D'où un manque d'entrain flagrant et des volumes d'échanges limités.

Le CAC 40 affiche ainsi une légère progression sur les cinq dernières séances (+0,4%) en ayant évolué dans une fourchette étroite comprise entre 3.900 points et 3.950 points. De fait, l'indice parisien a retrouvé ses niveaux de début 2010 en s'affichant quasiment stable (-0,2%).

Les investisseurs ont minimisé les prises de risques, profitant de la fin de la saison des résultats et de l'absence d'indicateurs macroéconomiques majeurs. Il faut dire que les opérateurs ont eu beaucoup à digérer lors des semaines précédentes entre annonces d'entreprises, inquiétudes sur les dettes souveraines et retour du risque politique.

Mais si l'absence de nouvelles a permis au marché de se détendre cette semaine, elle lui a aussi ôté une direction claire. Seules ont été surveillées les statistiques sur les ventes de détail et la confiance des consommateurs (indice Michigan) publiées vendredi.

EADS attaqué

Côté valeurs, Lagardère a fermé le bal des publications de résultats annuels sur le CAC 40 sur une note très négative. Le groupe de médias a été lourdement sanctionné (-7,6% sur la semaine) après avoir annoncé des comptes 2009 bien plus dégradés que prévu. Les perspectives du groupe, notamment sur le marché publicitaire, sont également restées très prudentes.

Mais le marché s'est surtout acharné sur EADS, dont le titre signe le plus fort repli du CAC 40, et même de l'ensemble des valeurs du SRD, au terme d'une semaine entièrement dans le rouge (-8%). Il est vrai que les annonces de la maison-mère d'Airbus n'ont guère été réjouissantes.

EADS a publié mardi des pertes pour 2009, ses comptes étant grevés par d'importantes provisions liées aux programmes de l'avion militaire A400M et de l'A380. Du coup, le groupe a mis ses actionnaires au régime sec en suspendant le versement du dividende. A cela s'ajoute également l'abandon du méga-contrat des avions ravitailleurs du Pentagone estimé à pas moins de 35 milliards de dollars.

A l'inverse, PPR affiche la meilleure performance hebdomadaire du CAC 40 (+5,8%) pour toucher un nouveau plus haut depuis un an (95,52 euros). Et ce alors que sa filiale de distribution en Afrique CFAO, cotée depuis décembre dernier, a souffert (-3,5%). Le conglomérat français a publié un bénéfice net part du groupe en repli de 29,8% à 90,3 millions d'euros l'année dernière.

Nouvelle stratégie pour Valeo

La semaine a été faste également pour le secteur automobile, et en particulier pour l'équipementier Valeo (+5,1% de progression hebdomadaire). Le groupe a séduit le marché en dévoilant mercredi son nouveau plan stratégique, axé sur le contrôle des émissions de CO2 et les pays émergents.

Le groupe espère ainsi pouvoir atteindre un chiffre d'affaires de dix milliards d'euros et une marge opérationnelle de 6% à 7% à l'horizon 2013. Dans le cadre de son plan de réorganisation, Valeo va aussi de nouveau supprimer 600 emplois, dont la moitié en France.

On notera enfin la belle semaine boursière d'Areva. Le certificat d'investissement du groupe public nucléaire affiche la plus forte progression hebdomadaire du SBF 120 (+8,7%) grâce notamment à une belle séance vendredi. La valeur a été portée par un relèvement de recommandation de CA Chevreux qui estime que le titre est devenu bon marché.

Par ailleurs, les incertitudes autour de l'avenir de la filière nucléaire française restent bien vécues par les investisseurs. Dans une interview au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy a précisé que des décisions seront prises en avril.