Le CAC 40 à son plus bas niveau depuis plus de deux ans

Par latribune.fr  |   |  799  mots
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La Bourse de Paris entame la semaine comme elle a terminé la précédente : en fort repli. Le CAC 40 retombe sous les 3.000 points, à son plus bas niveau depuis juillet 2009.

Plombée par les craintes de récession et la crise en zone euro, la Bourse de Paris a plongé ce lundi sous les 3.000 points. Au plus bas de la séance, le CAC 40 a même lâché jusqu?à 5,44 % à 2.977,18 points. A la clôture, l'indice parisien clôture en baisse de 4,73 % à 2.999,54 points. C'est son plus bas niveau depuis le 10 juillet 2009.

 

La tourmente s'est aussi abattue sur les autres grandes places européennes. Ainsi le FTSE 100 londonien a lâché 3,58 %, le DAX de Francfort a plongé de 5,28 %. A Madrid, l?IBEX 35 a reculé de 4,69 % tandis qu?en Italie le FTSE MIB lâchait 4,83%. L'indice paneuropéen EuroStoxx50 a décroché de 5,11%.

L'absence des investisseurs américains en raison de la fermeture de Wall Street ce lundi pour cause de jour férié a alimenté la nervosité des marchés. Le volume d'affaires sur l'indice CAC40 a dépassé avec peine les 3 milliards d'euros.

Déjà vendredi, la Bourse de Paris (-3,59 %) avait violemment subi les craintes pesant sur la santé de l'économie mondiale après la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain très décevant. Au mois d'août, la première économie mondiale n'a créé aucun emploi, mettant ainsi un terme à 10 mois de créations nettes. Et les statistiques du jour n'ont guère été plus encourageantes.

En zone euro, selon l'enquête mensuelle Markit auprès des directeurs d'achats, le secteur privé allemand a connu en août sa croissance la plus faible en plus de deux ans. L'indice PMI composite de la première puissance économique européenne est ressorti à 51,3 points après 52,5 le mois précédent, soit un plus bas depuis juillet 2009. Une déception qui a pris le pas sur la progression de l'indice PMI composite français (53,7 points en août contre 53,2 le mois précédent), et ce grâce au rebond de 2,6 points de l'indice sectoriel des services à 56,8 points en août.

En Chine également, les indicateurs tournent au ralenti. Les indices PMI chinois ont font état d'une légère reprise du secteur manufacturier (50,9 points en août contre 50,7 le mois précédent), mais ont fait également ressortir un ralentissement dans les services dont l'indice passe de 53,5 en juillet à 50,6 en août.

A tout cela s'ajoutent les craintes persistantes autour de la crise en zone euro et l'hypothèse d'une faillite de la Grèce. Un contexte qui pénalise en premier lieu les valeurs financières. A Paris, elles ont signé les plus fortes baisses du CAC40, plombant encore un peu plus l'indice.

 

Sur le front des valeurs

Aucune des composantes du CAC 40 n'est parvenue à progresser sur la journée. Suez Environnement a le mieux résisté (-1,53%), bénéficiant de son maintien dans l'indice phare de la place parisienne contrairement à ce qui était anticipé vendredi dernier.

A l'inverse, Société Générale a plongé de 8,64 % pour signer la plus forte baisse du CAC40. La banque fait partie des 17 grands établissements financiers internationaux contre lesquels l'agence fédérale américaine de supervision des prêts hypothécaires a porté plainte vendredi pour leur implication dans la crise des subprimes.

Les autres valeurs bancaires sont également mal orientées. BNP Paribas recule de 6,34 %, Crédit Agricole de 5,51 % et Natixis de 5,68%. Cette dernière sortira de l'indice CAC 40 le 19 septembre au profit de Safran.

Symbole des craintes des investisseurs sur la croissance, les valeurs les plus cycliques ont été attaquées. Ainsi, ArcelorMittal a plongé de 8,09%, Peugeot de 7,08% ou bien encore Schneider Electric de 6,59%. Ce dernier a en outre subi la dégradation de recommandation de HSBC de "renforcer" à "neutre".

De son côté, Alcatel-Lucent a perdu 8,09 %. Selon le Wall Street Journal, les négociations exclusives avec le fonds d'investissement Primera pour la vente de la division "entreprise" du groupe n'auraient pas abouti.

Hors CAC

Air France-KLM perd 7,12 %. Selon des analystes, la compagnie aérienne est notamment confrontée à une dégradation des perspectives économiques mondiales qui pourrait compromettre l'objectif d'un résultat d'exploitation positif affiché pour 2011.

A l'inverse, Saft a bien résisté pour ne céder que 0,37%. L'équipementier automobile américain Johnson Controls versera 145 millions de dollars (102 millions d'euros environ) au spécialiste français des batteries dans le cadre d'un accord à l'amiable mettant fin à leur co-entreprise dans l'automobile, ont annoncé vendredi les deux groupes dans un communiqué commun.

Devise et Pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique continue sa glissade face au billet vert. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,4095 dollar.

Sur le front du pétrole, les cours du brut sont également en baisse. Le baril de Brent de la Mer du Nord se replie de 1,09 % à 111,10 dollars tandis que le WTI s'échangeait contre 84,80 dollars (-1,91 %).