Le risque politique fait plonger les Bourses européennes

Par latribune.fr  |   |  711  mots
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Les doutes émis par Moody's sur la note "triple A" de la France et l'instabilité politique provoquée par la crise de la dette souveraine ont miné l'ensemble des Bourses européennes. De Paris à Francfort, les chutes de cours avoisinent les 3%.

Après avoir perdu près de 5% la semaine dernière et être retombée sous les 3.000 points vendredi - pour la première fois depuis le 5 octobre - la Bourse de Paris a poursuivi sa baisse ce lundi. Les élections espagnoles de ce week-end, qui ont provoqué le départ anticipé de José Luis Zapatero, et les inquiétudes d'un probable blocage sur les négociations au Congrès américain pour réduire les déficits publics ont mis en exergue la montée en puissance du risque politique. A cela se sont ajoutés les doutes émis par Moody's sur le "triple A" français. Dans ce contexte, le CAC 40 a terminé sur un repli de 3,41 % à 2.894,94 points.

Un mouvement généralisé à l'ensemble des places mondiales. A Londres, le FTSE a rendu 2,62%, à Francfort le DAX a plongé de 3,35%. Le FTSE MIB milanais a plié de 4,74% et l'Ibex madrilène de 3,48%. Outre Atlantique, à la mi-séance, le Dow Jones perdait 2,61% tandis que le S&P 500, plus large, lâchait 2,45%.

Un plongeon des marchés qui tient certes de la mise en garde de Moody's sur le "triple A" français en cas de hausse durable des coûts de financement de la France, mais surtout des craintes liées à la crise de la dette qui sévit des deux côtés de l'Atlantique.

Aux Etats-Unis la "super commission" qui doit trouver des économies de 1.200 milliards de dollars semble se diriger droit vers un échec. Et ce alors que la date butoir du 23 novembre s'approche à grand pas. Certes, comme l'indiquait Aurel BGC dans sa note matinale, un blocage n'aurait rien de "dramatique pour les finances publiques, des coupes automatiques vont être mises en place en 2013". Reste que l'exécutif de la première puissance mondiale serait pieds et poings liés, et ce jusqu'aux prochaines élections.

Par ailleurs, l'effet domino de la crise de la dette souveraine en zone euro inquiète de plus en plus les investisseurs et notamment ses conséquences sur la santé de l'économie allemande. «L'Allemagne ne peut rester durablement épargné par la crise en cas "d'effet domino" affectant les "AAA" les plus solides. L'économie allemande reste très sensible à un ralentissement de l'économie européenne » estime en effet Aurel BGC.

Dans ce contexte, la Commission Européenne va de nouveau proposer, mercredi, la création d'euro-obligations. Selon une étude de la commission européenne, "des euro-obligations en lieu et place des emprunts nationaux des différents pays de la zone euro pourraient être la meilleure solution en vue de stabiliser le marché de la dette souveraine". La création d'"obligations de stabilité "permettrait en effet à tous les pays de la zone euro de combler leurs besoins de financement. Ce qui "assurerait le refinancement intégral de tous les Etats membres, quelle que soit la situation de leurs finances publiques nationales". 

Sur le front des valeurs

Dans un contexte de craintes quant à la situation économique de la zone euro, les valeurs cycliques ont tout naturellement préempté la tête des plus fortes baisses, à l'image d'ArcelorMittal (-7,15%), de STMicroelectronics  (6,50%), Schneider Electric (-5,89%), Renalut (-5,72%) ou encore de Vallourec (-5,70%).

La crise de la dette planant toujours sur les marchés, les valeurs financières ont continué de subir de fortes pressions vendeuses. Ainsi Crédit Agricole a rendu 5,51%, Axa 5,06%, BNP Paribas 4,33%, Société Générale 3,93%. Hors CAC, Natixis a lâché 4,15%.

Aucune des composantes de l'indice phare de la place parisienne n'a terminé dans le vert, la meilleure performance revenant à Cap Gemini avec un repli de 0,60 %.

Hors CAC

Soitec a dévissé de 9,35 %, après avoir enfoncé un support technique important à 3,5 euros.

A contre courant du marché, Orpea a gagné 4,90%. Le titre avait chuté de plus de 15% la semaine dernière après l'annonce d'une augmentation de capital de 203 millions d'euros mardi dernier. 

Devise et Pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique était à la peine face au billet vert. A la clôture des marchés, un euro s'échangeait contre 1,343 dollar (-0,65%). Dans le même temps, les cours de l'or noir étaient mal orientés. Le Baril de brent de la Mer du Nord reculait de 1,44% à 106,01 dollars tandis que celui de WTI perdait 1,82% à 95,89 dollars.