2011, année de démesure sur les marchés financiers

Par Pascale Besses-Boumard  |   |  360  mots
Infographie La Tribune
Rarement les écarts de performance auront été aussi importants. Les belles histoires sont récompensées tandis que les investisseurs délaissent les bancaires.

En 2009, on avait eu la divine surprise du 9 mars, date à partir de laquelle les marchés financiers n'avaient cessé de se reprendre. En 2011, on a eu la douche estivale, période à partir de laquelle les mêmes marchés se sont largement effondrés sans discontinuer. Résultat : dans un climat de défiance générale, la plupart des valeurs, y compris celles présentant des bilans sains et des performances plus que satisfaisantes, ont été emportées dans un vent de panique parfaitement irrationnel, éloignant un peu plus les investisseurs restant intéressés par des actions. Corollaire de ce mouvement, la volatilité, c'est-à-dire, les écarts de performance sur les valeurs, n'a jamais été aussi importante. D'où les forts décalages constatés en cette fin d'année. Décalages au niveau des différents indices (voir La Tribune du 29 décembre) mais aussi parmi les actions.

A cet égard, le palmarès des "tops" et des "flops" de 2011 s'avère riche d'enseignements. D'abord parce qu'il nous permet de voir quels sont les secteurs épargnés et ceux qui, au contraire, ont attiré la foudre des investisseurs. Et là, il est clair que les banques ont largement concentré sur elles le désamour des intervenants boursiers. Ensuite parce que ce classement fait la part belle aux entreprises ayant su mettre en avant des arguments financiers ou commerciaux. En ce sens, on se rassure de voir que les plus belles histoires ainsi que les stratégies les plus prometteuses sont quand même récompensées. Et ce, quels que soient les continents puisque de Shanghai à New York en passant par Paris, Londres ou Lisbonne, on dénote de fortes hausses (+ 191% au mieux sur la Bourse chinoise, + 145% sur le Stoxx 600 européen, + 46% pour le SBF 120 français).

A l'inverse, les "flops" sont tout aussi impressionnants, certaines entreprises ayant quasiment fondu avec des replis allant jusqu'à... 90%.

Les écarts ont atteint des amplitudes exceptionnelles et ont fait de 2011 le millésime de la démesure. Ce que détestent par-dessus tout les investisseurs en actions. Le retour en grâce de cette classe d'actifs sera assurément long et difficile.