La France emprunte toujours moins cher

Par monfinancier.com  |   |  416  mots
Les marchés doutent peut-être de la capacité de la France à générer de la croissance... mais Paris emprunte à des taux de plus en plus faibles. Ce matin, le Trésor a levé avec succès 1,485 milliards d'euros à échéance 2019 assorti d'un taux 1,39%, contre 1,92% le 7 juin dernier, cette dernière adjudication s'étant déroulée avant le succès du sommet européen des 28 et 29 juin qui permettait au Mécanisme de stabilité européen (MSE) de recapitaliser directement les banques.

La demande a été forte, et représente 2,97 fois l'offre. 4,369 milliards d'euros de bons à échéance octobre 2022 ont aussi été levé à un rendement moyen de 2,22% contre 2,28% concédé le 4 octobre dernier. Le ratio de couverture a atteint 1,95. Enfin, 1,64 milliard d'euros d'OAT à échéance avril 2035 ont été levés à un taux moyen de 3,04% contre 3,96% le 5 janvier dernier. Le ratio de couverture a atteint 2,16.

Sur le marché secondaire, l'OAT se tendait de deux points de base pour se négocier à 2,25% alors que le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a surpris en annonçant espérer une croissance "légèrement positive" au 3e trimestre, une vision jugée trop optimiste par les économistes. "Je pense que nous pourrions avoir au troisième trimestre, je l'espère, une croissance très légèrement positive", a-t-il poursuivi, insistant: "il y a un environnement qui montre que, oui, ce pays a des ressources".

Redressement de la consommation des ménages...

Ces déclarations ont d'autant plus étonné que l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour les deux derniers trimestres et l'année en cours. L'Insee doit publier le 15 novembre prochain sa première estimation officielle pour la période courant entre juillet et septembre. En attendant, l'institution prévoit une croissance nulle au troisième trimestre (contre 0,1% auparavant), et au quatrième trimestre (contre 0,2%) après déjà trois trimestres consécutifs de croissance nulle. L'optimisme de M. Moscovici peut être conforté par le redressement de la consommation des ménages, un moteur de la croissance française, qui a progressé légèrement de 0,1% en septembre, et de 0,2% sur le troisième trimestre, selon les chiffres de l'Insee publiés mercredi.

... dont le moral est quand même en berne

En revanche, le moral des ménages continue d'être en berne en octobre de même que le moral des industriels français qui a plongé en octobre à son niveau le plus bas depuis l'été 2009. De toute façon, même si la croissance française avançait de 0,1% ce ne serait pas suffisant pour faire refluer le taux de chômage car selon les économistes, il faudrait au moins 0,4% pour créer suffisamment d'emplois pour faire baisser le chômage, et donc relancer vraiment l'économie pour ramener le déficit public de la France à 4,5% du PIB fin décembre.
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