Rémy Cointreau confirme son insolente santé

Par monfinancier.com  |   |  747  mots
Rémy Cointreau démarre son millésime 2012/2013 en trombes. Le numéro deux français des spiritueux derrière Pernod Ricard a fait état jeudi d'un chiffre d'affaires largement supérieur aux attentes pour son premier trimestre. L'activité trimestrielle du groupe a été portée par la croissance fulgurante de ses ventes de cognac en Asie et aux Etats-Unis.

Rémy Cointreau reste sur son impressionnante lancée observée depuis quelques trimestres déjà. Le spécialiste des spiritueux a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 271,6 millions d'euros, en croissance organique de 24,4% (+36,8% en publiée) par rapport à la même période de l'année précédente. Le groupe a largement déjoué les pronostics des analystes de la place qui tablaient pour leur part des ventes de 239 millions d'euros sur la période et sur une croissance organique ralentie à 13%.

« Toutes les activités du groupe enregistrent des performances dans la continuité des tendances observées sur l'exercice précédent. L'Asie et les Etats-Unis connaissent toujours un fort développement » fait savoir le groupe tricolore, qui ajoute : « L'Europe, en croissance, montre une bonne résistance avec des situations plus contrastées selon les marchés ».

« Croissance régulière et rentable »

Rémy Martin, le pôle Cognac, affiche toujours d'impressionnantes performances, avec une croissance organique de 37,8% et des revenus qui atteignent 173,8 millions d'euros. « La croissance de cette activité est portée par l'Asie-Pacifique et les Etats-Unis mais aussi, dans une moindre mesure, par l'Europe de l'Ouest » explique Remy Cointreau.

Le spécialiste des spiritueux indique que le primer trimestre est d'ailleurs « traditionnellement peu significatif. » Avec de telles performances sur un trimestre peu représentatif de l'activité du groupe, on peut s'attendre à ce que le groupe parvienne à remplir ses objectifs pour le reste de l'année. Pour les prochains mois, le groupe se dit en mesure d'afficher une croissance « régulière et rentable », tout en restant vigilant en raison de la conjoncture économique mondiale, principalement en Europe. Aussi, les opérateurs s'inquiètent d'un ralentissement de la croissance des ventes de produits de luxe en Chine. Mais Rémy Cointreau indique n'avoir observé aucun ralentissement pour le moment sur ce marché.

Prudent et évasif

Comme à l'accoutumée, le groupe de spiritueux ne s'est pas aventuré à livrer des prévisions chiffrées pour la suite de l'exercice en cours. Toujours aussi prudent et évasif, le groupe explique toutefois tabler sur une « croissance régulière et rentable » grâce à sa stratégie de montée en gamme, d'innovation et de renforcement de l'efficacité de son réseau de distribution. Un recentrage de son activité qui sera à destination à destination des marchés en croissance puisque l'Europe ne représente qu'un tiers de ses ventes d'autant plus que le climat économique est fragile sur le Vieux Continent.

Récemment, Rémy Cointreau a engagé des négociations exclusives en vue de l'acquisition de la totalité du capital de la distillerie Bruichladdich, spécialisée dans la fabrication de whisky. Cette nouvelle emplette s'inscrit dans la stratégie du groupe, qui étudie toutes les « opportunités de croissance ». Aussi, cette acquisition permet à Remy Cointreau de monter en puissance dans les alcools dit « premium », des breuvages très convoités en Asie, une zone géographique qui compte pour 38% des ventes totales du groupe tricolore. Avec la vente de ses champagnes Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck au groupe familial EPI (Bonpoint, Weston, Michel Perry) pour 412 millions d'euros, Remy Cointreau détient un copieux matelas financier. Un trésor de guerre qui permet au groupe tricolore de mener à bien sa stratégie offensive de montée en gamme et pour financer ses investissements sur le développement de ses marques internationales et ses innovations. Il ne serait pas étonnant que le français procède à des nouvelles acquisitions pour conforter ses positions dans le segment haut de gamme...

Performance remarquable

Sur les 92 euros, le titre se traite à des niveaux... « haut de gamme ». Et pourtant l'année 2009 a été difficile pour l'action. Le cours de Bourse avait violemment décroché. Pourquoi un tel acharnement sur le dossier ? Un chiffre d'affaires décevant, des perspectives de rentabilité revues en baisse, une série d'abaissement de recommandations, la décision de Moody's de et S&P de dégrader sa note de stable à négative....Un enchaînement de mauvaises nouvelles qui avait fait revenir le titre à 15 euros mi-mars 2009, un plancher historique. Depuis ce trou d'air, Remy Cointreau n'a cessé de progresser en Bourse et affiche un gain de plus de 510% sur la période. Une performance remarquable pour un titre qui était plus qu'à la peine... L'action devrait poursuivre son ascension alors qu'à 26 fois les résultats estimés pour l'année en cours, le dossier se paie déjà bien cher...

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