Pourquoi Rémy Cointreau s'aventure sur le marché du whisky

Le groupe connu pour son cognac est entré en négociations exclusives pour acquérir le scotch Bruichladdich. L'an dernier, Rémy Cointreau a cédé ses champagnes Piper-Heidsieck et Charles pour 412,2 millions d'euros.
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Le scotch vaut mieux que du champagne. Un an après avoir cédé ses marques à bulles, Rémy Cointreau s'apprête à entrer sur le marché du whisky. Le groupe connu pour son cognac Rémy Martin vient d'entrer en négociations exclusives pour racheter le whisky écossais Bruichladdich. Détenue par un pool d'investisseurs privés, cette petite marque artisanale produite sur l'île de Islay est réputée pour son single malt tourbé. "C'est une marque premium", précise un porte-parole du groupe.

Les ventes s'envolent en Chine

Rémy Cointreau cède ainsi à la tendance du moment. Les ventes de whisky s'envolent. Elles ont atteint le niveau record de 4,23 milliards de livres, soit environ 5,3 milliards d'euros, selon les chiffres 2011 de la Scottish Whisky Association (SWA). Et ce notamment grâce aux chinois qui raffolent de cet alcool de vie, symbole de la réussite sociale à l'occidentale. Là-bas, les ventes ont bondi de 45 % l'an dernier, selon la SWA. Et l'avantage du whisky réside dans son mode de production "libre" a contrario du champagne, vin à l'appellation contrôlée dont la production dépend de terres et est soumise aux aléas du climat.

Mettre la main sur un savoir-faire

Rémy Cointreau (1,02 milliard d'euros de chiffre d'affaires mondial) sait tout cela. Il connait fort bien le marché du whisky en tant que distributeur des marques Highland Park, Famous Grouse et Macallan aux Etats-Unis. Restait donc à mettre la main sur une première distillerie et sur un savoir-faire. Sur ce marché dominé par Diageo et Pernod-Ricard, son entrée est toutefois timide. Bruichladdich est un petit acteur. Ses ventes s'élèvent à environ 15 millions d'euros. Fondée en 1881, la marque exploite l'une des neuf distilleries de l'île d'Islay, aux côtés de géants (Diageo, Suntory et autres Glenmorangie). Ses installations avaient été fermées en 1994, par Whyte & MacKay, avant d'être rachetées pour 6,7 millions de livres par Mark Reynier avec l'appui de la Bank of Scotland. Depuis, l'entrepreneur se targuait d'être la dernière maison de whisky indépendante. Bruichladdich viendrait conforter la stratégie "Premium" de Rémy Cointreau imprimée par son PDG, Jean-Marie Laborde. Depuis la cession pour 412,2 millions d'euros des marques de champagne Piper Heidsieck et Charles au groupe EPI, il assurait pouvoir s'accorder 1 milliard d'euros d'acquisition.

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