En sifflant la fin de la récréation, la Fed fait plonger les marchés financiers

Par latribune.fr  |   |  538  mots
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Les principaux indices des Bourses mondiales ont enregistré une forte baisse jeudi 20 juin. Les investisseurs se sont montrés fébriles à l'idée que la banque centrale américaine puisse stopper ses mesures de soutien à l'économie. L'ensemble des actifs financiers sont concernés.

Il y a des annonces susceptibles de faire immédiatement trembler l'ensemble de la planète finance. Comme celle de la Fed qui veut réduire sa politique plutôt accomodante notamment par des faibles taux qui plaît tant aux marchés. Mercredi, le président de la Fed Ben Bernanke a averti que son institution pourrait réduire dès cette année le montant des titres qu'elle rachète sur le marché, en cas d'amélioration sur le front de l'emploi aux États-Unis.

Au lendemain de cette annonce, jeudi 20 juin, l'angoisse dominait sur les principaux marchés financiers mondiaux. Résultat: l'indice CAC 40 a plongé de 3,66% à 3.698,93 points, revenant à ses niveaux de la fin avril; l'indice Dax de la Bourse de Francfort a lâché 3,28% à 7.928,48 points et à Londres, l'indice FTSE-100 a perdu 2,98% à 6.159,51 points. La chute est généralisé puisque à Milan aussi, la Bourse a clôturé en forte chute: -3,09% à 15.549 points. Idem à Madrid (-3,41%) mais aussi Bruxelles (-3,04%), Amsterdam (-2,62%).

Une béquille des marchés bientôt supprimée?

Hors d'Europe, les Bourses ont suivi la même tendance. A New York, le Dow Jones a ouvert en baisse de près de 1%, puis 1,37% vers 18h (heure française). De son côté, Tokyo a perdu 1,74% à la clôture jeudi matin. Shanghai a fini en baisse de 2,77%, Hong Kong de 2,85%, également plombées par un mauvais indicateur manufacturier en Chine.

Ben Bernanke a laissé envisager un ralentissement de la politique de soutien déclenchée de façon exceptionnelle suite à la crise économique, voire même son arrêt l'année prochaine en cas d'amélioration suffisante de la situation économique outre-Atlantique. Or, ces rachats d'actifs, qui permettent de déverser des liquidités sur les marchés, soutiennent depuis plusieurs mois les indices boursiers de par le monde. Habitués à vivre avec le soutien de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui injecte tous les mois des milliards de dollars d'argent frais dans le système via des achats d'actifs, les investisseurs se résignent mal à l'idée qu'ils devront bientôt devoir marcher sans cette béquille.

Mauvais jour pour les premier pas de la Fnac

Le risque d'un arrêt de ces aides est d'autant plus grand que les derniers chiffres macroéconomiques publiés aux Etats-Unis ce jeudi sont bons et notamment celui sur l'activité manufacturière de la région de Philadelphie qui s'est nettement reprise en juin après un accès de faiblesse en mai. D'où la fébrilité des investisseurs. D'autant plus que l'annonce de la Fed s'inscrit dans un contexte économique mondial fragile. La Chine, moteur de la croissance mondiale, continue d'enregistrer un ralentissement de sa croissance et a enregistré en juin sa plus forte contraction de la production manufacturière depuis neuf mois, a annoncé jeudi la banque HSBC.

Pas de chance donc, pour la Fnac, qui faisait ce jeudi ses premiers pas en Bourse. L'action du groupe a dégringolé de 13,64 % à 19,00 euros. Le prix de référence avait été fixé à 22 euros. De façon plus générale, toutes les valeurs du CAC 40 étaient en baisse avec en tête de liste Renault (-6,75% à 53,49 euros) et Carrefour (-6,06% à 20,64 euros).