Le groupe Eurotunnel a six mois pour fermer ou céder MyFerryLink

Par Monfinancier.com  |   |  427  mots
Eurotunnel pourrait se voir contraint de conserver en cale sèche trois navires avant de pouvoir les revendre. /Reuters
Sur le dossier MyFerryLink, le Groupe Eurotunnel dit avoir perdu une bataille mais pas la guerre. Le service de ferries de l'opérateur du tunnel de la manche est une nouvelle fois sous le coup l'autorité britannique de la concurrence. Celle-ci n'en démord pas, elle veut coûte que coûte bouter MyFerryLink hors de Douvres...

« Eurotunnel aura six mois pour mettre un terme à ses services (...). Il pourrait aussi trouver un autre propriétaire pour l'activité MyFerryLink qui rendrait MyFerryLink totalement indépendant d'Eurotunnel », a indiqué l'Autorité de concurrence britannique dans sa décision.

Le régulateur britannique confirme ainsi sa décision rendue fin mai dans laquelle il interdit le service de ferries du groupe Eurotunnel entre Calais et Douvres, MyFerryLink, au motif qu'il présente un risque pour la concurrence sur le marché du transport transmanche entre Calais et Douvres.

Cet avis préliminaire entérinait déjà une décision antérieure prise l'an dernier. L'autorité britannique n'a pas changé son fusil d'épaule malgré de nouveaux éléments matériels apportés ces derniers mois par Groupe Eurotunnel qui attestent « de l'évolution du marché. », deux ans après l'acquisition de trois navires.

Interdiction au Groupe Eurotunnel d'opérer une activité de ferries

Elle a décidé ce jour de maintenir l'interdiction au Groupe Eurotunnel d'opérer une activité de ferries au départ du Port de Douvres. L'autorité britannique a jugé que cette activité limitait la concurrence et risquait de conduire à une hausse des prix du transport transmanche de passagers et de marchandise.

Cette nouvelle décision n'a pas manqué de provoquer l'ire du groupe Jacques Gounon. « La décision de la CMA est un déni de réalité. Elle pénalise le consommateur et prive 600 personnes de travail sans réelle justification », a réagi le PDG de l'opérateur transmanche qui va faire faire appel d'une « décision aussi injuste. »

Eurotunnel espérait reprendre des parts de marché

Pour rappel, l'autorité française de la concurrence a validé en novembre 2012, et sous certaines conditions, le rachat d'actifs de SeaFrance par Eurotunnel. Le groupe avait en effet récupéré à la barre du Tribunal de Commerce de Paris des actifs de l'armateur en faillite. Trois navires et tous les actifs ont été repris par Eurotunnel pour un montant de 65 millions d'euros.

Avec cette nouvelle corde à son arc, Eurotunnel espérait reprendre des parts de marchés dans le trafic de camions. Le trafic transmanche est en effet mieux orienté que par le passé, les volumes sont en hausse et les prix aussi. Si MyFerryLink devait s'arrêter, Eurotunnel pourrait se voir contraint de conserver en cale sèche les trois navires concernés avant de pouvoir les revendre. Lors de leur acquisition, le tribunal de commerce de Paris avait en effet imposé à Eurotunnel de conserver les actifs repris jusqu'en 2017.

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