Les Bourses européennes emportées par le sentiment d'incertitude

Par latribune.fr  |   |  565  mots
La dépression s'est de nouveau abattue jeudi sur les marchés mondiaux qui ont sévèrement décrochés.
Entraînées par le pétrole, les valeurs bancaires, et les incertitudes sur la croissance mondiale, les places financières ont toutes plongées jeudi peu après l'ouverture.

Article publié le 11 février à 15h12, réactualisé à 16h50, puis à 17h40

Le rebond de mercredi sur les places européennes aura été de courte durée...Jeudi, les places européennes ont toutes dévissé. A l'ouverture, Francfort, Madrid, Athènes, Copenhague, Helsinki, mais aussi Vienne, Amsterdam et Bruxelles plongeaient de plus de 3%. Londres cédait un peu moins de terrain (-2,55%). Milan s'enfonçait plus que les autres et cédait plus de 5%. Paris était à -4%.

L'ambiance est restée maussade sur les marchés au fil de la journée : à 16h30, le CAC 40 perdait 3,32% à 3926,4 points pour plonger de 4,05% à 3.896,71 points à la clôture. La Bourse de Londres a perdu 2,39%, celle de Francfort 2,93% et Milan 5,63%. L'indice Stoxx 600, qui regroupe les principales valeurs européennes, a cédé 3,45% en clôture provisoire. A Lisbonne, la bourse a dévissé de plus de 4% à la clôture, suivie par Madrid ( -4,88% à 7.746,30 points).

Dans la matinée, l'Asie avait donné le ton de cette journée noire sur les marchés. Ainsi, la Bourse de Hong Kong, qui reprenait ses activités après trois jours de congés, a reculé de près de 4% en clôture, tandis que celle de Tokyo était fermée pour cause de jour férié.

 Les banques dans la tourmente

Le secteur bancaire, nouvelle cause d'inquiétude qui vient s'ajouter aux interrogations provoquées par la baisse des cours du pétrole et le ralentissement chinois, se faisait de nouveau battre comme plâtre sur fond de résultats décevants pour les marchés.

La française Société Générale dévissait en Bourse de près de 13% (-12,57% à 27,47 euros) souffrant fortement de la non confirmation de son objectif de rentabilité sur fonds propres à fin 2016. Dans son sillage, BNP Paribas a perdu 6,02% à 37,36 euros et Crédit Agricole 6,60% à 7,67 euros.

L'italienne Ubi Banca a quant à elle reculé de 15,3%, BMPS (Monte dei Paschi di Siena) de 8,15%, Mediobanca de 9,71%, l'espagnole Santander de 5,60%.

En Allemagne, Deutsche Bank, la première banque allemande, qui avait été contrainte de publier un communiqué pour rassurer sur sa solvabilité et qui avait gagné 10,2% mercredi, s'enfonçait de nouveau, de 6,14%. A Londres, même tendance pour Standard Chartered (-7,81%), Barclays (-5,28%) et Royal Bank of Scotland (-4,85%).

Le pétrole poursuit sa chute

Les prix du pétrole, autre sujet de préoccupation pour les marchés financiers, reculaient aussi, tant pour le Brent qui était à 30,34 dollars pour avril, que le WTI pour mars (26,61 dollars).

Malgré des prix au plus bas depuis 2003, aucun accord entre pays producteurs pour réduire l'offre ne semble toutefois se profiler.

Signal négatif de la FED

Alors que les marchés s'attendaient à un rebond de la croissance mondiale pour 2016, la Banque mondiale a joué les Cassandre début janvier, revoyant à la baisse ses prévisions. Fin janvier, le FMI avait donné un pronostic guère plus optimiste pour l'année en cours, avec une croissance mondiale de 3,4%.

Depuis, les regards se tournaient du côté de la Réserve fédérale américaine (Fed). Mais sa patronne, Janet Yellen, a douché les espoirs mercredi, lors de son audition devant la commission financière de la Chambre des représentants. Elle s'est dit inquiète du ralentissement de l'économie mondiale et de ses conséquences pour l'économie américaine (et donc sur la poursuite du mouvement de remontée des taux).