Le "New Deal" de Biden financé par les impôts sur les sociétés, les Bourses mondiales applaudissent le nouveau Roosevelt

Par AFP  |   |  993  mots
Le président américain Joe Biden a proposé mercredi d'investir, au cours des huit prochaines années, 2.250 milliards de dollars dans les transports, l'industrie ou encore les réseaux internet, pour améliorer la compétitivité du pays et créer des millions d'emplois. (Photo d'illustration: le président Joe Biden lors d'un bref discours à la Maison-Blanche à Washington, le 25 janvier 2021) (Crédits : Reuters)
Troisième vague, reconfinements et nouvelles restrictions ? Même pas peur! De l'ouverture à la clôture, l'optimisme a régné sur les principales Bourses européennes : Francfort a fini en hausse de +0,66%, après avoir établi un nouveau plus haut en séance, à 15.110,92 points. Paris a gagné +0,59%, Londres (+0,35%) et Milan (+0,25%). Plus tôt, l'Asie avait fini en territoire positif. Le Dow Jones prenait +0,38%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, +1,48% et le S&P 500 dépassait pour la première fois en séance le seuil des 4.000 points. Malgré la résurgence de la pandémie, le fabuleux programme de grands travaux de Joe Biden de 2.250 milliards, qui semble très inspiré par le New Deal de Roosevelt, a électrisé les marchés.

Les marchés actions ont préféré se concentrer jeudi sur les perspectives de reprise aux Etats-Unis et de bons indices manufacturiers plutôt que sur les nouvelles restrictions annoncées en Europe avant un long week-end de Pâques.

De l'ouverture à la clôture, l'optimisme a régné sur les principales Bourses européennes: Francfort a fini en hausse de 0,66%, après avoir établi un nouveau plus haut en séance, à 15.110,92 points. Paris a gagné 0,59%, Londres (+0,35%) et Milan (+0,25%).

Malgré la hausse surprise des inscriptions hebdomadaires au chômage qui ont repassé la barre des 700.000 demandes, la semaine dernière aux États-Unis, Wall Street préférait se réjouir de la hausse supérieure aux attentes du secteur manufacturier en mars et des perspectives de reprise. Plus tôt dans la journée, l'Asie avait fini dans le vert.

Reconfinement et nouvelles restrictions ? Même pas peur!

Les marchés boursiers occidentaux seront fermés vendredi et lundi en raison du week-end de Pâques.

Les "nouvelles restrictions liées à la hausse des infections ne déstabilisent pas les investisseurs", commente Timo Emden, analyste indépendant.

"Malgré la résurgence de la pandémie de coronavirus dans plusieurs pays, l'activité mondiale reste vigoureuse et les perspectives toujours favorables", rappelle Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest.

Des grands travaux financés grâce à des impôts sur les entreprises

Le président américain Joe Biden a proposé mercredi d'investir, au cours des huit prochaines années, 2.250 milliards de dollars dans les transports, l'industrie ou encore les réseaux internet, pour améliorer la compétitivité du pays et créer des millions d'emplois. Une politique de grands travaux qui rappelle à bien des égards le "New Deal" du président Roosevelt, un programme de grands travaux mis en place après la Grande Dépression aux États-Unis qui avait suivi le Krach de Wall Street en 1929.

Son ambitieux programme d'infrastructures, Joe Biden entend le financer grâce à des impôts sur les entreprises.

Lire aussi : Un plan Biden à 2.000 milliards, les impôts sur les entreprises pour le financer

Joe Biden veut mettre fin à l'injustice fiscale

De fait, la première phase de son programme "Build Back Better" ("Reconstruire mieux") porte sur des investissements qui seraient étalés sur huit ans et financés par une hausse de l'impôt sur les sociétés de 21% à 28%.

"Il ne s'agit pas de pénaliser qui que ce soit", a expliqué Joe Biden, martelant "croire au capitalisme américain" et n'avoir "rien" contre les millionnaires et les milliardaires.

Mais le locataire de la Maison Blanche s'est indigné qu'un pompier ou un enseignant paient 22% d'impôts sur le revenu et que des groupes comme Amazon ne paient aucun impôt au niveau fédéral.

"Je vais mettre fin à cela", a-t-il tonné.

Le locataire de la Maison Blanche reviendrait ainsi en partie sur la forte baisse décidée par son prédécesseur Donald Trump, qui avait diminué le taux de 35% à 21%.

L'administration Biden pourrait ainsi remonter le taux d'imposition à 28% contre 21% actuellement. Elle envisage aussi d'augmenter les impôts des plus riches, ceux dont les salaires annuels dépassent les 400.000 dollars.

Lire aussi : Cinq questions sur le plan infrastructures de Biden à "3.000 milliards" de dollars

Compte tenu de ce tableau macroéconomique, les taux longs américains étaient remontés mercredi, mais ils refluaient jeudi. Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans se détendait à 1,68% contre 1,74% la veille, entraînant dans son sillage les taux européens à la baisse.

L'OMS dénonce la lenteur de la vaccination en Europe

Au plan sanitaire, la situation en Europe était loin d'être radieuse avant les fêtes de Pâques.

L'OMS a dénoncé la lenteur de la vaccination en Europe, jugeant la situation épidémique particulièrement "inquiétante" sur ce continent où plusieurs pays ont dû durcir leurs mesures sanitaires, à l'instar de la France qui va fermer ses établissements scolaires.

L'Italie a de son côté prolongé ses restrictions jusqu'au 30 avril, dont la fermeture de restaurants, commerces et musées.

  • VALEURS À SUIVRE

Atos trébuche sur ses comptes

Les commissaires aux comptes d'Atos ont émis une réserve sur ses comptes 2020 aux États-Unis, un camouflet qui a fait plonger le titre en Bourse (-12,42% à 58,26 euros) et alimente une certaine défiance des investisseurs envers un groupe jugé insuffisamment transparent.

Deliveroo continue à faire grise mine

Le titre de la plateforme de livraison alimentaire Deliveroo  a perdu 1,90% à 282 pence à Londres au lendemain d'une première journée cauchemardesque en Bourse.

Son concurrent allemand Delivery Hero est monté de  en revanche de 2,11% à 114,40 euros à Francfort après le renforcement à son capital du fonds d'investissement Prosus.

Mea culpa de Volkswagen

Le titre a gagné 1,07% à 241,15 euros. Le régulateur allemand des marchés financiers, la BaFin, a indiqué à l'AFP ne pas enquêter au sujet de l'annonce, au final humoristique, d'un changement de nom aux Etats-Unis au profit de "Voltswagen". L'action avait grimpé mardi après un communiqué en ce sens que le groupe, puis rebaissé le lendemain, mais la BaFin ne voit pas « selon les informations disponibles » de manipulation des marchés.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole étaient en hausse jeudi après que les pays producteurs de pétrole liés par l'accord Opep+, emmenés par l'Arabie saoudite et la Russie ont décidé d'alléger progressivement leurs coupes de production d'"or noir" à compter du mois de mai.

Vers 16H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 63,57 dollars à Londres, en hausse de 1,32% par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de mai s'appréciait de 1,71%, à 60,16 dollars.

Dans le même temps, l'euro prenait 0,40% face au dollar à 1,1778 dollar et le bitcoin cédait 0,19% à 58.850 dollars.