Distribution : ouvrir plus, avec de l’emploi, une réponse à l’arrivée de nouveaux acteurs

Par Sophie Girardeau - Monster pour La Tribune  |   |  501  mots
Quelle est la situation de l’emploi dans le commerce et la distribution ? Comment la branche anticipe-t-elle l’arrivée de nouveaux acteurs et services ? Le point avec Renaud Giroudet, de la FCD.

Les chiffres 2013 du panorama annuel de branche de l'Observatoire prospectif du commerce seront publiés le 19 novembre prochain. Après trois années de baisse consécutives, une légère augmentation de l'emploi se profile, comment expliquer cette timide embellie ? « L'impact du CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) apparaît comme la seule hypothèse crédible », répond Renaud Giroudet, directeur des affaires sociales, de l'emploi et de la formation de la FCD (Fédération du commerce et de la distribution). Les résultats de ce dispositif qui allège le coût du travail aux premiers niveaux de qualification sont en effet sensibles dans ce secteur de main d'œuvre (85% d'ouvriers et d'employés).

« Ne pas nous empêcher de travailler »

Face à l'arrivée d'AmazonFreshface au développement de nouveaux concepts de consommation, comme le Click & collect (e-réservation, Check & reserve, Click & pick up ou encore, Reserve & collect), la fédération se positionne : « Il ne faut pas nous empêcher de travailler. » Renaud Giroudet fait référence aux arrêts de la Cour de Cassation de l'automne 2014 qui disent que le travail de soirée n'a pas d'utilité sociale.

Or, « on sait que les exigences du consommateur ne vont pas en diminuant ». Ouvrir le dimanche et après 21h00 équivaut à « ouvrir avec de l'emploi, non avec des entrepôts automatisés ou des dépôts dans les gares ou les bureaux de poste ; anticiper fait tourner la réflexion autour du coût du travail et des horaires d'ouverture des magasins - oui, le travail a une valeur, il permet l'intégration, la compétitivité passe par la qualité des collaborateurs mais il faut pouvoir les payer, l'activité économique doit permettre de financer l'emploi », souligne-t-il.

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Pas de modifications profondes des compétences liées aux nouvelles technologies

Pour anticiper les transformations du secteur dues au digital, la FCD mène actuellement deux études, à publier au premier trimestre 2015, elle travaillera ensuite sur les suites à leur donner. L'une concerne l'évolution des compétences pour les prochaines années, l'autre, les évolutions de l'offre de certificats de qualification professionnelles (CQP).
« Les bouleversements liés aux nouvelles technologies, même s'ils sont importants pour le consommateur, n'ont pas entraîné de modifications profondes des compétences », explique notre interlocuteur.

Avec le Drive par exemple, les changements concernent l'organisation du travail : la commande passée en ligne par le consommateur est préparée par quelqu'un du magasin qui utilise des compétences existantes affectées d'une autre façon. L'automatisation des caisses n'a pas non plus profondément modifié la façon de travailler. D'autres innovations en revanche, comme le code-barres, ont peu changé la vie du consommateur mais énormément changé le travail en magasin. « Le devoir de la branche est de mettre en place des dispositifs qui favorisent le développement des compétences », conclut-il.

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